Une mineure qui avait fugué avec son petit ami luxembourgeois, peut-être radicalisé, a pu être retrouvée. Le père de Léa, 17 ans, craignait que sa fille soit partie en Syrie avec son petit ami pour participer au jihad.
Une affaire impliquant un Luxembourgeois âgé de 19 ans et sa petite amie mineure a mis en émoi la ville de Nice, dans le sud de la France, la semaine dernière. L’alerte a été donnée mercredi par la famille de l’adolescente. Léa, 17 ans, n’avait plus donné signe de vie et son père, Allan, a immédiatement craint une fugue sur fond de radicalisation islamique. Alors que la famille de l’adolescente postait un avis de recherche sur Facebook, la justice française ouvrait une enquête pour disparition inquiétante de mineur. Jeudi, vers 8 h, la jeune fille de 17 ans envoyait un SMS à sa grand-mère : «Je t’aime, j’ai besoin de rien, ne t’inquiète pas»… et puis plus rien. Le GSM de Léa était désormais éteint.
L’inquiétude du père de la disparue concernait notamment le petit ami de sa fille, un jeune homme de 19 ans de nationalité luxembourgeoise. Apparemment, cet individu connu de la police grand-ducale seulement pour de petites affaires liées aux stupéfiants s’est converti à l’islam. Dans les colonnes du journal Nice-Matin, qui a révélé l’affaire, le père de Léa a fait part de ses doutes concernant cet homme et souligné sa crainte d’une possible radicalisation.
«J’ai surpris des SMS, ça m’a inquiété»
«Elle a disparu avec son petit ami, un converti qui lui faisait lire le Coran, qui lui disait que la religion musulmane était la plus grande des religions, a-t-il expliqué à la presse locale. J’ai surpris des SMS, ça m’a inquiété. Nous sommes catholiques de foi, pas pratiquants. Je lui ai fait la morale, elle m’a dit : « Oui tu as raison, ne t’inquiète pas, je ne vais pas faire de connerie », mais elle ne l’a pas quitté.» Et les choses se sont donc accélérées mercredi.
Heureusement, vendredi matin, les forces de l’ordre ont réussi à repérer Léa et son petit ami luxembourgeois à la gare de Nice. Tous les deux ont alors été interpellés et conduits au poste. La jeune femme était saine et sauve. Le jeune homme a été placé en garde à vue pour «incitation au départ au jihad». Selon les informations de Nice-Matin, il a été relâché samedi après avoir été entendu par les enquêteurs durant 24 heures. Les faits de radicalisation mis en avant par le père de Léa n’ont pas été établis, selon la police française, et les preuves concernant un départ vers la Syrie n’ont pas été trouvées. Le Luxembourgeois est donc désormais libre.
De son côté, la justice luxembourgeois a précisé, samedi, par voie de communiqué, qu’elle n’avait pas d’indication que ce jeune homme se soit radicalisé après sa conversion à l’islam. À la lumière des faits qui lui ont été reprochés en France, les autorités grand-ducales ont néanmoins lancé des investigations à son sujet.
LQ