Deux camions ont été volés sur le site du siège départemental des Restos du cœur, à Augny.
«C’est usant, démoralisant ! 14 000 personnes attendent chaque jour qu’on vienne alimenter les centres où ils peuvent se nourrir. 14 000 ! Avec nos six camions, ce sont deux tonnes par chargement que nous livrons quotidiennement et nous voilà privés de deux véhicules. Il n’y a vraiment aucune considération pour le travail que nous faisons. »
René Oury, président de la section Metz-ouest des Restos du cœur, ne décolère pas depuis que des individus ont pénétré par effraction dans les locaux de l’association, à Augny. D’autant que ce n’est pas la première fois que cela arrive.
C’était fin septembre. Deux fois en moins de quarante-huit heures. Pas de vol de nourriture constaté mais deux gros fourgons, des Masters, sont partis avec les malfrats.
Préjudice matériel et moral
L’un d’eux, comme neuf, et l’autre en bon état général, complétaient une flotte de six véhicules utilisés chaque jour par les bénévoles pour alimenter les différents centres de l’ouest du département. Le préjudice est donc considérable : « Il est matériel, évidemment. Car être privé soudainement de ces deux camions pénalise tout le monde, les membres de l’équipe comme les nombreux bénéficiaires. La campagne n’est plus hivernale, elle dure toute l’année. C’est dire les besoins que nous avons ! Le préjudice moral n’est pas négligeable non plus, insiste le président. Toute l’équipe a été choquée par ces agissements. »
Volés à la fin du mois dernier, les deux véhicules ont été retrouvés quelques jours plus tard par les gendarmes, complètement carbonisés. Un camion avait été abandonné à Montois-la-Montagne et l’autre à Argancy. « Je ne sais pas à quoi ils ont servi mais ils sont irrécupérables. »
Pour pouvoir entrer sur le site et faire main basse sur les clés et les utilitaires, les cambrioleurs ont également détérioré le portail puis brisé une des fenêtres des locaux du siège. Un autre coût pour les Restos : « Il faut que les gens qui nous aident toute l’année sachent ce qu’il nous arrive. » Et sait-on jamais : certains d’entre eux pourraient être actuellement encombrés par un ou deux camions en bon état de fonctionnement…