Deux habitantes d’un immeuble à Knutange ont déposé plainte contre leur voisin, l’accusant d’avoir volé le courrier et commis des violences avec un balai. L’homme était aussi poursuivi devant le tribunal pour le vol d’un ordinateur et d’un chéquier de société. Il a pris de la prison ferme pour le tout.
Le prévenu ne s’est pas présenté le jour de son procès. Pourtant, cela aurait pu valoir le déplacement. L’homme de 36 ans était attendu mardi devant le tribunal correctionnel de Thionville, poursuivi pour escroquerie, vol et violence.
L’enquête démarre en avril 2021. Un patron d’entreprise déclare le vol de son ordinateur et du chéquier de la société, piqués dans son véhicule. Le voleur s’est servi du butin pour commander de l’outillage et des bijoux. L’ordinateur dérobé est géolocalisé à Knutange, au même endroit où les commandes doivent être livrées. Un individu est identifié. Mais ce n’est pas terminé.
Piégé par les caméras
Quelques mois plus tard, en septembre, une voisine de l’immeuble dépose plainte contre lui. La dame âgée, invalide à 80 %, raconte qu’elle l’a croisé à la cave, qu’il lui a craché dessus et qu’il a pris un balai en menaçant de la frapper.
En décembre, rebelote. Le trentenaire fait encore parler de lui. Cette fois, une autre voisine lui reproche de lui voler son courrier, entre autres méfaits. Elle décide de lui tendre un piège. Elle glisse un mot dans sa propre boîte aux lettres : soit il rend le courrier, soit la justice s’en saisit. Les caméras de surveillance, installées par le propriétaire près des boîtes aux lettres, montrent le voisin lire le mot et reposer les enveloppes dans la foulée.
Peine complémentaire
Il est interpellé, placé en garde à vue. L’homme conteste, vigoureusement. Mais ses justifications ne tiennent pas selon les éléments recueillis par l’enquête et repris par le ministère public lors du procès. Le voisin, déjà connu et condamné pour vol dans le passé, écope de deux mois de prison ferme. Il lui sera interdit de détenir une arme pendant cinq ans. Le tribunal prononce également une peine complémentaire d’inéligibilité pendant deux ans, qui lui retire ses droits civiques, civils et familiaux.
Enfin, le prévenu devra indemniser la voisine dépouillée de son courrier à hauteur de 500 €, pour le préjudice moral subi. Elle a déménagé depuis.