La peine de réclusion est assortie du sursis probatoire à hauteur de 5 ans. Il doit se soumettre à un traitement en relation avec son problème d’agressivité, a décidé la Cour d’appel dans son arrêt, rendu mardi après-midi.
Le quadragénaire qui avait étranglé le 30 juin 2018, au petit matin, sa compagne de 45 ans dans une habitation de la résidence du Fonds du logement à Schifflange avait écopé en première instance de 30 ans de réclusion, dont 5 avec sursis. Face à la Cour d’appel, Luís (42 ans) espérait obtenir une peine moins lourde assortie d’un large sursis probatoire. «On n’est pas là pour contester l’incontestable. Mais il insiste pour dire qu’il n’avait pas l’intention de la tuer, avait plaidé son avocate, Me Suzy Gomes Matos. Il faut retenir l’infraction des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.» Les premiers juges avaient retenu l’infraction de meurtre.
Le parquet général voulait la réclusion à vie
«Madame a été étranglée. Et un tel acte, on ne peut le faire que quand on a la volonté de tuer», avait rétorqué le représentant du parquet général. Étant donné la teneur de son réquisitoire, il n’était pas sûr qu’avec son appel le quadragénaire fasse une bonne opération. Voyant les rapports disciplinaires qui se sont accumulés depuis son incarcération à Schrassig, le parquet général avait en effet requis la réclusion à vie : «Je ne peux pas croire que c’est un homme qui n’est pas disposé à exercer de la violence.»
Au final, rien ne change pour le quadragénaire au niveau de la durée de la peine. Les 30 ans de réclusion sont maintenus. En revanche, la Cour d’appel a décidé, dans son arrêt rendu mardi après-midi, de transformer les 5 ans de sursis simple en sursis probatoire : Luís devra donc se soumettre à un suivi thérapeutique en relation avec son problème d’agressivité.
La fille de la victime, qui s’était constituée partie civile, s’était vu allouer 30 000 euros de dommages et intérêts à l’issue du premier procès au printemps. Concernant le volet civil, il n’y avait pas eu d’appel.
Fabienne Armborst