Sur demande des autorités françaises, une perquisition a eu lieu dans les locaux du fonds d’investissement Peninsula Capital. L’enquête concerne les conditions d’attribution de la Coupe du monde.
Un fonds d’investissement luxembourgeois, Peninsula Capital, a fait l’objet en début de semaine d’une perquisition de ses locaux dans le cadre de l’enquête sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde de football au Qatar, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires proches du dossier.
Les enquêteurs français de l’office anticorruption (Oclciff) et les enquêteurs luxembourgeois ont mené la perquisition à l’initiative du juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris Serge Tournaire, selon l’hebdomadaire Marianne, qui l’a révélée. Les enquêteurs s’intéressent, selon une source proche du dossier, à d’éventuels mouvements financiers liés à l’ancien président Nicolas Sarkozy via le fonds Peninsula.
Selon une autre source proche du dossier, les enquêteurs se penchent sur un mouvement de 3,3 millions d’euros. Les investigations lancées en décembre 2019 par le Parquet national financier (PNF) pour corruption active et passive, recel et blanchiment ont pour objectif de déterminer si l’attribution du Mondial 2022 au Qatar a donné lieu ou non à «un marché donnant-donnant» conclu lors d’un déjeuner à l’Élysée en 2010.
Le déjeuner avait réuni Nicolas Sarkozy, Michel Platini, alors président de l’UEFA, et le prince héritier du Qatar Tamin ben Hamad al Thani, qui deviendra émir en 2013. Quelques mois après le déjeuner, le club de football Paris Saint-Germain, propriété du fonds américain Colony Capital, était vendu 76 millions d’euros au fonds souverain Qatar Sports Investments (QSI). Le fonds Peninsula Capital est déjà apparu, selon Marianne, comme un des véhicules financiers de Nicolas Sarkozy dans le cadre de ses affaires privées.