Le parquet de Luxembourg a requis, jeudi, jusqu’à 62 mois de prison ferme contre le trio poursuivi pour enlèvement de mineurs.
« J’ai l’impression qu’ils sont énervés de venir au tribunal, mais on ne leur reproche pas seulement des bagatelles. » Ce sont les mots que le substitut du procureur d’État, Michèle Feider, a employés, jeudi matin, pour décrire les prévenus D. et K. (tous les deux âgés aujourd’hui de 20 ans) qui, à l’été 2014, s’étaient rendus à Amsterdam et Berlin avec une mineure de 14 ans. « Ils savaient que la mineure était en fugue. Ils savaient qu’elle devait être au centre socio-éducatif à Schrassig. C’est aux adultes de dire que ce n’est pas une bonne idée. » Pour le parquet, il est donc bien question d’enlèvement.
Ce n’est toutefois pas la seule infraction qu’on leur reproche. « Ce sont toujours des mineurs qui sont impliqués », a, par ailleurs, soulevé la représentante du parquet. En effet, le prévenu D. est également poursuivi pour avoir hébergé, en avril 2013, trois mineurs en fugue. Sur un portable, la police a trouvé plusieurs séquences vidéo où il partage, sur son lit, un joint avec les jeunes. D’après les déclarations de témoins, il a également eu un rapport sexuel avec l’une de ces mineures âgée, à l’époque, de 14 ans.
Elle avait fêté son 18e anniversaire la veille
Pour le parquet, la seule leçon pour que ces deux prévenus ne commettent plus d’infraction est leur emprisonnement à Schrassig. Contre K., le substitut du procureur d’État a requis, pour les différentes infractions qu’on lui reproche, un total de 54 mois de prison ferme et une amende. Contre D., poursuivi notamment pour détention et vente de marihuana, non-représentation d’enfant, viol, coups et blessures, 62 mois de prison ferme et une amende ont été demandés.
La peine requise contre la troisième prévenue, S. (19 ans), qui a uniquement financé et participé à l’expédition à Amsterdam et Berlin en 2014, est moins sévère, à savoir neuf mois avec un sursis simple. Comme circonstance atténuante, le parquet retient, qu’au moment des faits, cela faisait tout juste un jour que S. avait fêté son 18e anniversaire.
À la barre, la prévenue avait affirmé, mercredi, « avoir sciemment emmené une enfant ». « On savait qu’elle était en fugue », avait, quant à lui, déclaré D. Le prévenu K. s’est uniquement présenté, jeudi, lors de la deuxième journée du procès. Interrogé par rapport à la mineure qu’il avait accueillie chez lui en juillet 2013 pour une nuit et dont il savait qu’elle avait fait une fugue, il a noté : « Je ne voulais pas la laisser dans la rue. » Le 12 novembre, le tribunal rendra son jugement.
Fabienne Armborst