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Meurtre d’Alexandre Bour : de 10 à 16 ans pour ses agresseurs


Les tensions étaient vives à la sortie du palais de justice, dans la nuit de vendredi à samedi. Les clans se sont même accrochés, avant d’être séparés par la police. (Photo RL)

Le verdict est tombé vers 00h30, dans la nuit de vendredi à samedi : les accusés à l’origine de la mort d’Alexandre Bour, un jeune homme de 20 ans poignardé à sept reprises le 27 septembre 2018 à Metz-Vallières, ont écopé de peines allant de 10 à 16 ans de réclusion. Venus libres, ils ont été incarcérés. Un 6e homme a été acquitté.

L’ambiance est tendue, électrique dans la salle des assises, au moment du verdict. Proches des accusés et de la victime laissent éclater leur colère quelques instants après, à l’extérieur du palais de justice. Les deux clans s’accrochent même  le souffle d’un instant, avant d’être séparés par des policiers, mobilisés en nombre pour parer à tout débordement. Une ambulance des pompiers intervient également pour une jeune femme ayant du mal à se remettre du prononcé du jugement.

Le procès des meurtriers d’Alexandre Bour, ce jeune homme de 20 ans qui avait essuyé plusieurs coups de couteau dans la soirée du 27 septembre 2018 à Metz-Vallières, s’est donc achevé dans la nuit de vendredi à samedi. Un épilogue survenant après 10 jours d’audience et une parenthèse d’une semaine, le procès ayant été suspendu pour cause de Covid d’un des accusés.

Un acquittement

Après un délibéré de près de sept heures, les jurés sont revenus dans la salle des assises pour prononcer des peines allant de 10 à 16 ans de réclusion. Mathieu Seret écope de 12 ans tandis que Florian Ritty et Wilson Largange sont frappés de 14 ans. C’est Jonathan Nenkula qui prend la peine la plus lourde avec 16 ans de réclusion.

Un cinquième homme, mineur à l’époque du drame, est condamné à 10 ans. C’est d’ailleurs en raison de cette minorité, même passée, que le procès s’est tenu à huis clos. Le 6e homme dans cette agression mortelle a, lui,  été tout bonnement acquitté. A l’exception de cet acquittement, les peines correspondent peu ou prou aux réquisitions de l’accusation.

« A défaut de connaître la vérité… »

Un seul accusé était détenu à l’aube du procès, le 6 septembre. Il a été rejoint ce vendredi soir en prison par les autres prévenus qui bénéficiaient jusqu’ici d’un contrôle judiciaire. L’arrivée des fourgons de police et de leurs hommes a contribué au maintien de la tension à l’extérieur du tribunal. « Il s’est pris une peine mais lui, il est encore vivant ! », lâche un jeune individu, visiblement proche de la victime, à l’attention d’un membre du clan d’en face.

Les parents d’Alexandre Bour sortent un peu plus tard du palais de justice et restent dignes jusqu’au bout. « Ils ne souhaitent pas s’exprimer, mais ils acceptent le verdict, intervient Me Alexandre Bernard, leur avocat. Ils ne réclamaient pas vengeance, ils voulaient simplement que justice soit faite. Ce qui est le cas avec le retour en détention des accusés. A défaut de connaître la vérité, les parents ont obtenu justice. »

Malgré le temps consacré aux débats, l’intervention des témoins et autres experts tout au long de ces 10 jours de procès, il semble que l’on ne sache toujours pas qui a fait quoi. Lors de ce procès à huis clos, les accusés se seraient rejeté la responsabilité des coups mortels, minimisant leurs actes, atténuant leur implication. Apparus à leur tour sous le grand porche du palais de justice, leurs avocats se réservaient le droit de faire appel…