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Metz : il menace et violente sa compagne enceinte


Déjà connu pour, entre autres, une conduite sous ivresse et une exhibition sexuelle, l’agresseur est passé mardi en comparution immédiate. (Photo : archives editpress)

Son contrôle judiciaire ne l’a pas empêché de voir celle qui porte son enfant. Et les choses se sont mal passées, dans la nuit du 27 au 28 août.

« Oui, elle est enceinte là! » Mehdi ne saisit pas la question de la magistrate. Cette dernière demandait simplement si elle et lui s’étaient remis ensemble. À la décharge du prévenu, pas toujours facile d’entendre dans cette salle d’audience à la mauvaise acoustique. Et le port du masque par la juge n’aide pas non plus.

En dépit de cette sonorité défaillante, on arrive à retracer les événements reprochés à Mehdi, dans la nuit du 27 au 28 août. Il n’a pas fait dans la dentelle en s’en prenant à Barbara (prénom changé), avec laquelle il vit plus ou moins séparé mais qui porte son enfant. Cette nuit-là, le futur papa veut partir du logement qu’elle occupe avec ses deux autres enfants à elle. Mais le tout frais quadra a bu. C’est ce qu’affirme Barbara dans sa déposition. Elle refuse de lui rendre ses clés de voiture. Mehdi s’énerve. Il l’insulte, la menace – «Je vais te crever!» – avant de la violenter. Tirage de cheveux, gifles et coup au menton lui vaudront un jour d’ITT.

Une voisine intervient

Mais Mehdi, jugé en comparution immédiate, conteste : «Elle est enceinte! Il y a eu des violences verbales à la limite, mais pas de violences physiques.» Volubile, expressif, n’hésitant pas à couper la parole aux uns et aux autres, l’intéressé conteste aussi «les trucs sexuels» dont Barbara l’accuse : il aurait notamment sorti son sexe et commencé à se frotter contre elle. Il aurait même tenté de lui enlever son pantalon.

Les cris finissent par interpeller la voisine du dessus qui vient toquer à la porte : «C’est pas bientôt fini votre bordel?!» Mehdi injurie la voisine, reçoit une gifle en retour et… quitte l’appartement. C’est pour mieux se faire appréhender quelque temps après par la police. «L’intervention de la voisine a été salutaire», salue Régine Gudefin pour le parquet. La magistrate précise que Mehdi a été placé en garde à vue au départ pour «tentative de viol», avant que les faits reprochés ne se muent en «agression sexuelle».

14 mois de prison

La parquetière rappelle aussi le riche casier du mis en cause (dix mentions) et ajoute surtout qu’il était frappé d’un contrôle judiciaire l’interdisant d’être avec Barbara. Du coup, Régine Gudefin veut 16 mois ferme avec un aller direct en prison. «Mon client a certes été énervant à l’audience, mais la victime n’est pas elle non plus un témoin de moralité. Elle consomme quand même des stupéfiants!», réplique Me Eliott Hellenbrand en défense. À ses yeux, rien ne vient étayer les accusations d’agression sexuelle. Entendu : Mehdi Bouaoune est relaxé de ce dernier chef, mais est condamné pour le reste. Il prend 14 mois, révocation d’un sursis comprise, et part en détention (dans le calme). Il devra aussi 200 euros d’amende pour les dégradations sur la porte de Barbara…