Il a réponse à tout. Au point d’agacer les juges d’instruction. Nordhal Lelandais, 34 ans, mis en examen pour « enlèvement et séquestration d’un mineur de 15 ans », est le principal suspect dans la disparition de la petite Maëlys. La fillette a disparu lors d’un mariage qui se déroulait au Pont-de-Beauvoisin, dans le nord de l’Isère, dans la nuit du 26 au 27 août dernier.
Nos confrères de L’Express se sont procurés les PV de la dernière audition du suspect. Qu’a-t-il dit aux juges?
#repost « J’ai parlé à cette petite »: les contradictions du suspect de l’affaire Maëlys https://t.co/u8ZgmagVSY pic.twitter.com/qAzqI6JWFV
— L’Express (@LEXPRESS) October 2, 2017
Sur la trace ADN dans sa voiture le reliant à Maëlys
« Quand j’étais à table et qu’elle a vu la photo de mes chiens sur mon téléphone, j’ai parlé avec cette petite. C’était la première fois que je la voyais. »
Il recroise ensuite la fillette de 9 ans sur le parking de la salle des fêtes où se déroule le mariage. Elle est en compagnie d’un « petit blond avec un ballon », précise le suspect, et lui demande s’il a emmené ses chiens malinois.
« J’avais ouvert côté passager. Je leur ai montré [que non], le petit blond est monté et Maëlys aussi, ça a duré 5-6 secondes. »
Il n’explique pas comment l’ADN de l’enfant se trouve dans l’habitacle… côte conducteur. « Je ne me rappelle pas l’avoir touchée, peut-être en l’aidant à descendre de la voiture car c’est une trois-portes. Je ne me rappelle pas l’avoir prise dans les bras. »
Sur sa première garde à vue et ses omissions
« C’est une bêtise de ma part, admet-il. Sur le coup, pour moi, entendre qu’une petite a été enlevée et m’avait parlé, et que je l’avais fait monter dans ma voiture sans la forcer, ça m’a perturbé. »
Sur son short blanc taché, jamais retrouvé
« Je l’ai jeté dans un conteneur poubelle. Je ne voulais pas que ma mère sache que je bois et conduis en même temps. »
Sur son absence quand la disparition de Maëlys est constatée
Alors que la disparition de Maëlys est constatée vers 3 heures du matin, Nordhal Lelandais est aux abonnées absents. On tente de l’appeler à trois reprises: répondeur. Dix minutes plus tard, son téléphone « borne » hors du secteur du mariage.
« Je suis allé à Saint-Albin chercher des produits stupéfiants », dit-il, sans pouvoir fournir le nom de son dealer. Son téléphone se trouve de nouveau dans la zone du mariage, peu avant 4 heures, mais personne ne le voit participer aux recherches. « Je n’ai pas participé activement », confirme le trentenaire.
Sur le nettoyage de sa voiture
Nordhal Lelandais passe, le lendemain, plus de deux heures à nettoyer sa voiture, expliquant qu’il doit la vendre à un ami.
Il va nettoyer son Audi dans une station service à l’opposé de chez lui: « La cire est meilleure là-bas », se justifie-t-il.
Il utilise aussi un détergent très puissant pour nettoyer les tapis de l’habitacle et le coffre. Un produit tellement fort qu’il rendra les chiens des gendarmes malades.
« Il n’est pas habituel de passer un tel détergent? », demandent les juges d’instruction. « Non, c’est vraiment parce que j’allais la vendre. Habituellement, je nettoie à l’aspirateur et à la brosse. […] Je ne voulais pas laisser de poils de chiens », explique Nordhal Lelandais.
Le Républicain Lorrain