Le parquet général a requis, lundi, la confirmation des peines de première instance contre deux des hommes qui ont braqué une maison habitée à Luxembourg-Ville en 2013.
Sur les cinq hommes condamnés le 13 mai dernier par la chambre criminelle à des peines de prison entre trois et dix ans (assorties en partie de sursis), seuls trois ont fait appel. À la barre, ils ont demandé lundi une réduction de leur peine.
Le 6 mars 2013, un peu avant 21 h, quatre hommes avaient braqué une maison habitée rue Jean-Schoetter à Luxembourg. La bande avait menacé d’un pistolet et séquestré l’homme d’affaires et sa famille afin d’accéder à leur coffre-fort. Elle s’était enfuie avec une somme d’environ 8 500 euros, deux iPad, plusieurs téléphones portables, un pistolet à munition et une montre de la marque Rolex.
C’est grâce aux différents iPad volés que les enquêteurs avaient réussi à localiser une première partie des braqueurs. En se connectant sur leur butin quelques jours après les faits, ils s’étaient en effet trahis.
Cinq hommes, originaires de Guinée-Bissau, du Portugal et du Monténégro, avaient été condamnés le 13 mai dernier par la chambre criminelle du tribunal d’arrondissement pour avoir participé à ce vol à main armée. Mais ils ne sont que trois à avoir fait appel. Il s’agit d’Elvir B. (34 ans) et de Namuel C. (26 ans) qui ont écopé de dix ans de réclusion (dont trois ans avec sursis) ainsi que de Hugo G. (24 ans). Ce dernier avait uniquement participé aux repérages et a donc été condamné à trois ans de prison avec sursis. Le jour même des faits, Hugo G. se trouvait à l’étranger après avoir reçu la confirmation pour son transfert dans un nouveau club de football.
Dans son jugement, la chambre criminelle avait toutefois retenu que Hugo G. avait participé aux repérages : « C’est vrai que j’ai participé à quelques repérages. À un moment, j’ai vu que la maison était habitée par une famille. Quand j’ai vu les enfants, j’ai refusé », a affirmé, lundi, le prévenu à la barre. Son avocat, M e Pim Knaff, a demandé son acquittement : « Mon mandant était à l’étranger. Il n’a pas participé aux faits et n’a pas participé aux derniers repérages intensifs. »
De même, les prévenus Elvir B. et Namuel C., qui eux ont participé au braquage, jugent leur peine trop sévère. « Mon casier est vierge. Je suis pour la première fois en prison », s’est ainsi exclamé Elvir B. D’après son avocat, M e Sam Ries, « il n’y a aucune preuve dans le dossier qu’il ait touché à l’arme .» Il n’aurait pas non plus été le meneur du groupe.
«Il a fouillé le sac à main de la femme»
Lors de son passage à la barre, Namuel C. a également fait référence à son casier judiciaire vierge. C’est Hugo G. qui l’aurait contacté pour lui parler du cambriolage. À l’époque, on lui aurait fait croire qu’il y avait un million d’euros dans le coffre-fort. Son avocat a soulevé que Namuel C. était resté au rez-de-chaussée et avait gardé la femme et les enfants sans formuler aucune menace verbale. Comme son confrère, il a demandé la réduction de la peine pour son mandant.
Cependant, dans son réquisitoire, la représentante du parquet général a qualifié « les peines prononcées en première instance » contre Elvir B. et Namuel C. d’« appropriées » avant d’en demander la confirmation. Elle remarque que c’est Elvir B. qui a donné l’idée de s’attaquer à la maison de l’homme d’affaires. « D’après la victime, Elvir B. avait l’arme en main. » Quant à Namuel C., elle note qu’il a fait bien plus que juste suivre les autres agresseurs : « Il a fouillé le sac à main de la femme. Ses traces ADN y ont été retrouvées. Donc il a joué un rôle actif .»
La représentante du parquet général a également réagi par rapport à l’association de malfaiteurs retenue en première instance et critiquée par la défense : « Il ne faut pas nécessairement plusieurs infractions pour avoir une association de malfaiteurs, mais une certaine organisation. » Elle requiert toutefois l’acquittement du troisième prévenu Hugo G. : « On ne sait pas exactement quand il s’est désisté, mais il n’a pas participé aux faits du 6 mars .» D’après le parquet général, il y a un certain doute : «Il n’a pas été établi avec suffisance quand il s’est désisté. »
Le 25 novembre, la Cour d’appel rendra son arrêt.
Fabienne Armborst