Planqué derrière son écran, un jeune homme avait envoyé des photos de son sexe à des mineures en 2016 et 2017. Entre 30 et 50 fois, reconnaît-il aujourd’hui. Son procès a eu lieu jeudi.
Facebook, Viber, Instagram, WhatsApp… Via les réseaux sociaux, il entrait en contact avec des mineures d’âge et puis il leur envoyait des images de son sexe en érection. À l’époque, il avait 26 ans, mais des fois il se faisait aussi passer pour quelqu’un de 19 ans. Tout ce petit jeu a pris fin lorsqu’une jeune fille de 16 ans a porté plainte.
Le 21 novembre 2017, elle s’est rendue au commissariat de police à Esch. Car elle a pris peur. Au cours des messages échangés, elle s’était en effet elle-même prise en photo en sous-vêtements. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Son interlocuteur lui a fait une proposition sexuelle… et a finalement menacé de diffuser sa photo si elle n’acceptait pas.
À l’époque elle ne savait pas qui se cachait derrière l’écran. C’est l’enquête policière qui a permis d’identifier l’internaute. Sur son portable, la section protection de la jeunesse de la police judiciaire a réussi à saisir quelque 2 200 chats. Un certain nombre des messages étaient à connotation sexuelle. Les communications échangées via l’application Viber n’ont pas pu être retracées. Peut-être à cause d’une réinitialisation de son portable? Toujours est-il que dans un dossier figuraient toutes les images et vidéos litigieuses échangées par WhatsApp.
L’expert relève des tendances pédophiles
Tout cela a aidé à identifier deux autres victimes âgées de 17 ans. À entendre le prévenu, il a eu des contacts avec bien plus de jeunes filles. Le cliché de son pénis, il l’aurait envoyé «entre 30 et 50 fois», a-t-il réaffirmé jeudi matin face aux juges de la 7e chambre correctionnelle. Le prévenu, âgé aujourd’hui de 30 ans, n’était pas très bavard à la barre. «Je ne peux expliquer pourquoi j’ai fait ces bêtises.» Mais il a reconnu les faits.
«Et vous, vous attendiez quoi de ces jeunes filles de 13 à 17 ans?», a tenté de le relancer le président. – «Je ne voulais jamais les rencontrer.» Les faits reprochés remontent aux années 2016 et 2017. Interrogé sur sa situation actuelle, le prévenu, qui travaille comme électricien, a répondu : «Je ne fais plus ça. J’ai une copine de 22 ans.»
Même s’il se limitait à des contacts virtuels, pour l’expert psychiatre, le prévenu peut être considéré comme pédophile. «On peut parler d’une tendance qui se développe peu à peu.» Comme point positif, l’expert retient qu’il a reconnu l’ensemble des faits. Il suggère toutefois qu’il suive une thérapie psychologique ou psychiatrique.
Un diagnostic qui n’a pas convaincu la défense. «Je ne veux pas minimiser les faits. Mais dans d’autres affaires de pédophilie, on a déjà pu voir de véritables collectionneurs avec des photos classifiées. Ce qu’on n’a pas dans ce dossier.» Me Philippe Stroesser constate aussi qu’il n’y a jamais eu de contact physique entre son client et les jeunes filles. «Mon client est quelqu’un de très renfermé. Il a des difficultés à s’exprimer. Cela peut expliquer le fait qu’il contactait des filles plus jeunes. C’était plus facile pour lui de s’exprimer derrière un écran.»
«Depuis 2017, il s’est tenu à carreau»
Ce qu’il faut retenir, selon l’avocat, c’est qu’une fois recadré, il a compris le message. «Depuis 2017, il s’est tenu à carreau. Il n’y a plus eu de mauvais écho. Entretemps il a aussi entamé une relation réelle.» Voilà pourquoi à ses yeux une thérapie ne lui semble pas nécessaire.
Dans son réquisitoire, le représentant du parquet s’est rallié aux conclusions de l’expert. Contre le trentenaire, il requiert une amende et 16 mois de prison assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation de soigner ses tendances pédophiles. «Les faits sont graves. Une série de mineures, dont certaines âgées de 13 à 14 ans, ont reçu ses photos…», a-t-il appuyé. Et il ne faudrait pas oublier la multiplicité des faits.
Prononcé le 29 avril.
Fabienne Armborst
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