En première instance, le quinquagénaire avait écopé de 20 ans de réclusion, dont dix avec sursis, pour tentative de meurtre sur son épouse.
Le 1er octobre 2013, en fin d’après-midi, il avait grièvement blessé sa femme de 48 ans à la gorge avec un couteau, dans leur garage à Oberkorn. À l’arrivée des secours, il se trouvait au sol et présentait également de nombreuses coupures. Car il s’était lui-même coupé au niveau du cou avec le couteau pliant de 10 cm.
Lors de son procès en première instance à l’automne dernier, le parquet avait requis 15 ans de prison, assortis d’un sursis probatoire. Mais la 9e chambre criminelle n’avait pas suivi ces réquisitions : le quinquagénaire poursuivi pour tentative de meurtre avait ainsi écopé de 20 ans de réclusion, dont dix avec sursis. En outre, il devait verser 25 000 euros à la victime à titre de provision. Un expert devait être nommé pour déterminer le montant exact des dommages moral, corporel et matériel subis. «L’épouse a subi une blessure gravissime ayant entraîné une grande perte de sang : la trachée était sectionnée», avait constaté le médecin légiste. À un moment, la chance de survie de la victime avait été estimée de 0,5 % à 1 %.
Un casier vierge et une personne non violente
Lundi après-midi, le quinquagénaire comparaissait devant la Cour d’appel. Le représentant du parquet général a requis une peine moins lourde contre le prévenu : 15 ans de réclusion. En ce qui concerne un éventuel sursis, il se rapporte à la sagesse de la Cour. À la différence des premiers juges, il estime qu’il y a lieu de retenir des circonstances atténuantes. Il soulève notamment que le prévenu a un casier vierge et que ce n’est pas une personne violente. Un point sur lequel l’avocat à la défense du quinquagénaire, Me Philippe Stroesser, est également revenu dans sa plaidoirie.
Au début de l’audience lundi, le prévenu a parlé d’un acte terrible qu’il regrettait profondément. Il ne pourrait pas s’expliquer le geste. L’agression avait eu lieu dans un contexte de difficultés conjugales. L’enquête avait établi qu’au moment des faits le couple se trouvait en instance de divorce. La pomme de discorde aurait été le volet financier, plus particulièrement le partage de la maison.
De l’enquête, il ressortait aussi qu’à l’époque des faits le couple avait un penchant pour l’alcool. Après le drame, le mari présentait un taux de 1,79 g d’alcool par litre de sang. Au cours de sa déposition, il a indiqué avoir passé la première partie de la journée dans un café et avoir bu en pensant au divorce. En rentrant, il aurait voulu parler à sa femme, mais cette dernière n’aurait pas voulu. Il aurait saisi un couteau dans la maison. Ses souvenirs s’arrêtent là, dit-il. Tout ce qu’il sait c’est qu’il a fini par la poignarder. À la barre lundi, le prévenu a indiqué ne plus avoir de problème d’alcool aujourd’hui, il aurait également retrouvé un travail. Le 24 mai, la Cour d’appel rendra son arrêt.
F. A.