Les vols avaient eu lieu le week-end des 21 et 22 juillet, dans les communes de Schengen, Strassen et Remich. Les enquêteurs luxembourgeois ont rapidement retrouvé les malfrats, dont une convoyeuse de fonds travaillant au Grand-Duché. Le couple vivait dans le secteur de Briey en Meurthe-et-Moselle. L’argent a été retrouvé.
Il y a les distributeurs automatiques de billets (DAB) attaqués à l’explosif. Il y a les DAB (aussi appelés bancomats du côté du Luxembourg) fracassés par des voitures-béliers. Il y a aussi ceux dont la façade est pulvérisée par un mélange gazeux d’oxygène et d’acétylène, en général assez puissant pour éventrer le coffre-fort.
Et puis, il y a des méthodes plus douces, comme celle utilisée le week-end dernier au Luxembourg. Grimés et postichés, deux individus ont été filmés en train d’ouvrir trois distributeurs différents avec des clés spéciales. L’affaire se fait calmement. Ils repartent avec près de 350 000 euros en poche.
Elle est convoyeuse de fonds… et française
Ingénieuse technique? Pour les enquêteurs de la police judiciaire grand-ducale, il apparaît surtout évident que les malfrats sont bien renseignés et équipés. Ils vérifient illico la liste des personnes qui peuvent avoir accès aux précieuses clés permettant d’entrer dans les coffres, placés pourtant sous haute sécurité. On ignore comment, mais une femme est identifiée en quelques heures par les enquêteurs. Il se trouve qu’elle est convoyeuse de fonds… et française.
C’est une jeune femme installée dans le secteur de Briey. Des commissions rogatoires internationales partent pour vérifier certains éléments. L’enquête permet également de mettre en cause son compagnon, dont le véhicule aurait été repéré non loin des vols.
Les billets cachés dans un logement du couple
Un mandat d’arrêt européen est aussitôt délivré par un juge luxembourgeois. La coopération internationale se met en place. Le compagnon est interpellé en France; elle est interpellée sur son lieu de travail, au Luxembourg.
Selon certaines sources, la professionnelle aurait reconnu les faits. Des aveux confirmés quelques heures plus tard avec la découverte, par les hommes de la police judiciaire de Metz, des 350 000 euros dissimulés dans une habitation du couple. Impressionnante quantité d’argent sous forme de liasses de 10, 20 et 50 euros. Tout est là.
Le mandat d’arrêt va désormais être mis en application : le Meurthe-et-Mosellan doit être remis rapidement aux autorités luxembourgeoises. Il retrouvera probablement sa compagne à Schrassig, là où elle a été placée cette semaine.
Kévin Grethen (Le Républicain lorrain)