Les neuf prévenus originaires de Guinée-Bissau ont été condamnés jeudi à des peines allant jusqu’à huit ans de réclusion et 5 000 euros d’amende.
Lors de leur arrestation début décembre 2015, 900 grammes d’héroïne et 12 000 euros avaient été saisis dans quatre appartements à Esch-sur-Alzette, Luxembourg et Oberkorn.
Alors que le procès du réseau de stupéfiants nigérian de Wasserbillig est en cours, la 9e chambre correctionnelle a prononcé jeudi après-midi de lourdes peines contre neuf membres d’un réseau de trafic de drogue de Guinée-Bissau. Les sept hommes et deux femmes âgés de 32 à 46 ans étaient poursuivis pour être impliqués dans la vente d’une importante quantité d’héroïne dans la capitale en 2015.
Tous avaient été arrêtés début décembre 2015 après plusieurs mois d’observations et d’écoutes téléphoniques. «Début 2015, le trafic d’héroïne dans la rue s’est transformé. Des dealers de Guinée-Bissau vendaient des drogues de bonne qualité à des prix de dumping. Avec cette stratégie, ils ont gagné le marché dans le quartier de la Gare», avait soulevé l’enquêteur du service de recherche et d’enquête criminelles section stupéfiants de Luxembourg (SREC) lors du procès.
Les observations avaient notamment permis de repérer un certain va-et-vient autour d’un café situé rue Joseph-Junck dans le quartier de la Gare.
Vente d’au moins 5 kg d’héroïne
Au cours de l’enquête, 40 toxicomanes avaient également été entendus. Si l’on suit leurs dépositions, les prévenus auraient vendu au total autour de 5 kg d’héroïne. L’un des témoins avait même qualifié l’une des prévenues de «championne de la drogue», car cela faisait quatre ans qu’elle vendait des stupéfiants.
Les arrestations et les perquisitions organisées sur trois jours dans quatre appartements à Luxembourg, Oberkorn et Esch-sur-Alzette avaient permis aux forces de l’ordre de saisir notamment 12 000 euros et 900 grammes d’héroïne. Jeudi, quatre des prévenus ont écopé de huit ans de réclusion ferme et de 5 000 euros d’amende. Un homme a été condamné à sept ans de réclusion ferme et 3 000 euros d’amende, trois autres à six ans ferme et 3 000 euros d’amende et le dernier à trois ans de prison ferme et 1 000 euros d’amende.
Ils ont 40 jours pour faire appel. Huit sont actuellement détenus à Schrassig. Le neuvième est placé sous contrôle judiciaire.
Fabienne Armborst