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Luxembourg : cinq requis pour avoir agressé et menacé sa copine


Le prévenu Antonio I. (41 ans), poursuivi pour trois incidents de ce genre entre 2014 et 2015, ne s'est pas présenté vendredi matin à la barre. (Illustration : Archives LQ)

Plus d’une fois, il avait agressé et menacé sa copine qui souffre toujours de traumatismes psychologiques.

« Il m’a tabassée. Je sais juste encore que je me suis emparée des rideaux pour me protéger la tête. Les coups venaient de tous les côtés. Il m’a renversé de l’eau froide par-dessus la tête . Et il m’a dit que je ne reverrais plus jamais mon fils. » Tel est le récit de la quadragénaire victime de coups et blessures en novembre 2014 par son compagnon lorsqu’elle avait refusé qu’il l’accompagne chez son patron pour récupérer des papiers.

Le prévenu Antonio I. (41 ans), poursuivi pour trois incidents de ce genre entre 2014 et 2015, ne s’est pas présenté vendredi matin à la barre. Le tribunal correctionnel n’a donc pas pu entendre sa version. Le premier fait qu’on lui reproche remonte à début août 2014. « Il m’a demandé de venir chez lui. Il a voulu prendre mon portable, car il pensait que je lui dissimulais quelque chose », raconte la victime. Ensuite, il l’aurait menacée : « Soit tu m’accompagnes pour garder la petite (qu’il avait eue avec son ex) ou tu ne ressortiras plus vivante d’ici. » « Le hasard a fait que mon mécanicien m’a envoyé un message. Il s’est de nouveau jeté sur moi .» Par réflexe, son ex, la mère de l’enfant, s’était entreposée entre le couple.

Cendrier jeté par-dessus du balcon

La victime avait réussi à s’enfuir, alors qu’Antonio I. lui avait jeté un cendrier par-dessus le balcon. À la police, il avait signalé que les deux femmes s’étaient battues à cause de lui.

Le dernier fait pour lequel le prévenu était convoqué vendredi à la barre date du 1 er juillet 2015. Ce jour-là, il s’était rendu chez elle à Belvaux. Le portable avait une nouvelle fois été la pomme de discorde. Sauf que cette fois-là, son fils de 12 ans avait également été présent quand il l’avait traitée de «pute» et frappée et lui avait tiré les cheveux. Il s’était enfui avec le portable.

Aujourd’hui, la quadragénaire n’a plus de contact avec Antonio I. « Après les agressions, monsieur a poursuivi son harcèlement par les réseaux sociaux. Il lui a suggéré de prendre un avocat si elle n’avait pas l’intention de retirer sa plainte », a soulevé l’avocate de la partie civile avant de préciser que « depuis quelques semaines, c’est calme ». Elle réclame autour de 16 000 euros de dommages et intérêts pour la victime qui souffre toujours de traumatismes psychologiques et 4 000 euros pour le fils. Ce dernier avait été violemment repoussé contre le lit lors de la dernière agression.

Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public a soulevé le total de jours d’incapacité de travail que le prévenu a causés par sa violence. « Trente-huit jours, c’est extrême. » Le parquet a fini par requérir cinq ans de prison, soit la peine maximale, à l’encontre du prévenu. Comme il était absent à l’audience, le quadragénaire ne pourra pas bénéficier d’un sursis. Prononcé le 27 octobre.

F. A.