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Luxembourg : « Ce n’est pas du racisme, mais la vérité »


(Illustration : Archives LQ)

Poursuivis pour incitation à la haine raciale sur Facebook, quatre hommes âgés entre 56 et 61 ans étaient convoqués, mardi, à la barre.

Le premier des quatre prévenus entendus mardi après-midi avait publié en septembre 2016 différentes caricatures sur son profil Facebook. L’un des dessins montrait la police en train de verbaliser une conductrice pendant qu’une voiture avec un drapeau turc renversait d’autres passants et un feu rouge. Les publications avaient été dénoncées à la police par Bee Secure.

«J’assume ce que je publie. Je ne suis pas dans l’illégalité, car ces caricatures sont courantes dans de nombreux journaux en Allemagne», s’est défendu le quinquagénaire qui ne s’était pas présenté à la police pour cette affaire. «C’est fini pour aujourd’hui?», a-t-il ensuite demandé à la présidente. «Le parquet a encore quelque chose à dire. Vous pouvez rester debout», lui a-t-on répondu. Le substitut principal a requis neuf mois de prison à l’encontre du prévenu en rappelant qu’il a déjà été condamné. «Il arrive à publier systématiquement des caricatures dont le message est clair», a-t-elle ajouté.

Le deuxième prévenu qui a défilé hier à la barre est poursuivi pour avoir inscrit en septembre 2015 le commentaire suivant sur le profil Facebook de la ministre de la Famille et de l’Intégration en dessous d’une photo de migrants originaires de Syrie fraîchement arrivés et accueillis par la ministre : «… qu’elle nous explique plutôt pourquoi nos enfants sont sans cesse frappés et dérobés par des enfants de migrants…»

Lors de son audition à la police, le quinquagénaire avait déclaré avoir seulement voulu critiquer, mais n’attaquer personne. «Ce n’est pas du racisme, mais la vérité», a insisté le prévenu face aux juges. Me Stoffel a plaidé que son client a seulement demandé des explications à la ministre. Il aurait juste exprimé son propre avis, donc fait usage de sa liberté d’expression. Elle a demandé l’acquittement. Le parquet a proposé une suspension du prononcé. Or le prévenu s’y est opposé.

Six mois et une amende requis contre l’absent

Le prévenu de la troisième affaire s’en était pris dans ses publications aux réfugiés ainsi qu’aux frontaliers. Il avait même rapporté au tribunal dans un sac des déchets que des frontaliers auraient jeté en passant devant chez lui. «Pour lui, plus il y a d’étrangers qui viennent, plus il y a de la destruction», a résumé la représentante du parquet avant de requérir une amende à l’encontre du sexagénaire pour incitation à la haine.

Le prévenu qui avait attaqué, en décembre 2015, par une publication, le travail de quatre étudiants actifs dans le camp de migrants à Calais ne s’est pas présenté à la barre. Face à l’enquêteur, il disait ne plus se souvenir. Le parquet a requis six mois de prison et une amende contre le quinquagénaire. La 9e chambre correctionnelle rendra ses jugements dans ces quatre affaires le 2 mars.

F. A.

Un commentaire

  1. Dommage de reprendre cette phrase pourrie en titre d’article.