En 2014, les agents des douanes avaient saisi l’importante somme non déclarée sur le jeune homme. Ce dernier était convoqué, mardi après-midi, à la barre.
Alors qu’il était sur le point d’embarquer pour la Turquie à l’aéroport de Luxembourg, un jeune homme de 20 ans avait été contrôlé en février 2014 avec 11 000 euros d’argent en liquide. Comme il n’avait pas déclaré cette somme au préalable, les agents de l’administration des Douanes et des Accises la lui avaient confisquée. En effet, en vertu de la loi du 27 octobre 2010 concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux et contre le financement du terrorisme, toute personne physique entrant sur le territoire du Grand-Duché, y transitant ou en sortant avec au moins 10 000 euros en argent liquide doit déclarer la somme transportée à l’administration des Douanes et Accises.
Mardi après-midi, le jeune homme qui habite Sarrebruck (D) était donc convoqué à la barre de la 16e chambre correctionnelle. «Tout est vrai !», s’est exclamé le prévenu qui est apparu très décontracté au tribunal quelques minutes après le début de l’audience. «Si j’avais prévu quelque chose, j’aurais fait cela correctement avec 100 000 euros et pas seulement avec 1 000 euros de trop», a-t-il ajouté en rigolant. Il a affirmé ne pas avoir fait attention à cette obligation de déclaration.
Face aux juges, l’agent des douanes a confirmé que les panneaux de signalisation étaient bien visibles à l’aéroport. «Il y en a dans toutes les langues : en allemand, turc, chinois…», a-t-il illustré. C’est dans le hall des départs que le chien renifleur avait signalé la mère du jeune homme. Mais à la différence de son fils, elle avait moins de 10 000 euros en cash sur elle.
Le parquet requiert la confiscation de l’argent
«Il reconnaît les faits. Mais c’est un fait qu’il avait sur lui 11 000 euros qu’il n’avait pas déclarés comme le prévoit la loi, a récapitulé le représentant du parquet en fin d’audience. Une infraction a été commise.» Selon le parquet, ce n’est pas parce qu’il ignorait la loi qu’il ne devrait pas être sanctionné.
Au vu du casier vierge du prévenu, il a requis une simple amende. Il a toutefois demandé la confiscation de ses 11 000 euros : «Ce n’est pas clair d’où venait l’argent. Aux agents des douanes, il a dit que cela venait de son commerce. Mais est-ce que l’argent venait du travail au noir ? On ne le sait pas.»
À la demande de la présidente, le jeune homme a assuré une dernière fois que l’argent provenait bien de son commerce de kébabs.
Le 27 juin, le tribunal rendra son jugement.
Fabienne Armborst