En ces vacances de Carnaval, le tribunal d’arrondissement de Luxembourg est presque exclusivement occupé par des affaires concernant la circulation. En voici trois.
Tout un micmac. Le permis de conduire français de Tony a été annulé sur décision judiciaire et son permis de conduire portugais a disparu de la circulation après une saisie de la police. Aujourd’hui, il risque une peine de prison pour avoir circulé sans papiers valables.
Le 31 août 2021, le jeune homme s’est fait pincer au volant d’une camionnette à laquelle une remorque était attachée. Les policiers ont estimé que pour manœuvrer un tel dispositif, le permis B classique ne suffisait pas. Permis pour lequel il était sous le coup d’un retrait administratif. Pour le récupérer, Tony aurait dû faire un stage de conduite à Colmar-Berg. «Il faut tout lire», lui conseille le président de la 16e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier matin. «Vous devez être conscient que sur les infractions au code de la route, vous pouvez risquer jusqu’à trois ans de prison. Vous avez déjà été condamné à maintes reprises en France et au Luxembourg.»
Le procureur n’a retenu que l’absence de permis de conduire B valable au moment des faits. L’attelage n’ayant pas été pesé par les policiers qui l’ont contrôlé, le parquet estime que le doute doit profiter au prévenu. En effet, le permis de conduire BE autorise la conduite d’ensembles de véhicules couplés composés d’un véhicule tracteur de la catégorie B et d’une remorque ou semi-remorque dont la masse maximale autorisée n’excède pas 3,5 tonnes. Le procureur a requis une interdiction de conduire de 18 mois, une amende appropriée et une peine de trois mois de prison commuable en travaux d’intérêt général.
Jamais deux sans trois
«C’est la dernière fois!», a prévenu le président de la chambre correctionnelle. «Si vous revenez devant nous après cette affaire, ce sera la prison.» Le 14 novembre dernier, Sejad aurait eu un accrochage en voiture à 1 h dans la rue Joseph-Junck à Luxembourg. L’ennui, c’est que le quinquagénaire n’aurait pas dû se trouver au volant d’une voiture à cette heure-là et surtout pas en état d’ébriété. L’homme se trouvait sous le coup d’une interdiction de conduire de 22 mois – à l’exception des trajets professionnels – et présentait un taux d’alcoolémie de 1,51 gramme d’alcool par litre de sang.
«Vous n’en êtes pas à votre première affaire. Ce n’est pas bien. Vous semblez avoir une dépendance à l’alcool. Vous avez déjà été condamné par deux fois avec des taux d’alcoolémie encore plus importants que celui-là», s’inquiète le président. S’il venait à être condamné dans cette affaire, Sejad en serait à sa troisième condamnation pour avoir conduit sous l’emprise de l’alcool, avec deux autres délits en sus, il risque une peine de prison ferme. Le prévenu a prétendu ne plus avoir bu d’alcool depuis longtemps et avoir replongé le soir des faits.
Le procureur a, quant à lui, insinué que le prévenu avait eu de la chance que le parquet n’ait pas décidé le jour des faits de le placer en détention judiciaire avec toutes les conséquences que cela implique. Il a requis une peine de 6 mois de prison, 15 et 18 mois d’interdiction de conduire un véhicule pour conduite en état d’ivresse et conduite sans permis de conduire valable, ainsi qu’une amende appropriée.
«Je ne bois jamais d’alcool»
Contrairement à Sejad, Sarah n’aurait pas l’habitue de boire de l’alcool. «Je ne bois jamais, à part peut-être un verre de vin de temps en temps», a indiqué la brune à la barre hier. Le 2 décembre dernier, «c’était exceptionnel». La jeune femme a passé la soirée avec sa tante. Les deux femmes boivent du rhum en papotant. La jeune femme aurait pris le volant avec un taux d’alcoolémie de 2,1 grammes d’alcool par litre de sang.
«Je ne me souviens plus du tout de ce qui s’est passé après. J’ai honte», a témoigné Sarah. Elle a perdu la maîtrise de sa voiture et a percuté plusieurs arbres en bordure de la rue de Brouch à Reckange vers 23 h. Le procureur a requis une peine de 21 mois d’interdiction de conduire à l’exception des trajets professionnels et une amende appropriée. S’agissant de la première affaire dans laquelle Sarah est impliquée et que son casier judiciaire est vierge, il ne s’est pas opposé à un sursis intégral.
Le président de la chambre correctionnelle a expliqué à la jeune femme que si le tribunal décidait de prononcer un sursis intégral, elle ne devrait plus commettre d’infraction du même type dans les cinq années à venir au risque de devoir exécuter la peine à laquelle elle aura été condamnée en plus de la peine prononcée pour la nouvelle infraction.
Les trois conducteurs auraient à un moment ou à un autre pu constituer un danger pour eux-mêmes ou pour autrui en prenant le volant, en état d’ébriété notamment. Le prononcé des affaires est fixé au 28 février.