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Le «somnambulisme» de ce Luxembourgeois ne convainc pas le tribunal d’Arlon


L’homme conduisait nu sous son peignoir quand il a été arrêté par les policiers. 

Un résident luxembourgeois avait commis un délit de fuite. Il a été condamné en appel.

Le tribunal correctionnel d’Arlon a reçu l’opposition d’un homme d’affaires de 57 ans, résidant aujourd’hui au Grand-Duché. Poursuivi pour avoir provoqué un accident en état d’ivresse important, il a pris la route et commis un délit de fuite.

Rapidement intercepté à un feu rouge, l’homme était manifestement sous influence, conduisant nu sous un peignoir. L’éthylomètre a confirmé sa consommation d’alcool. Son permis de conduire lui a été retiré sur le champ pour une période de 15 jours. Récidiviste, il a subi plusieurs condamnations antérieures pour des faits quasi similaires.

Le premier juge avait eu la main lourde avec une peine d’emprisonnement de 4 mois, une amende de 4 800 euros et une déchéance du permis de conduire de 9 mois.

Son avocat liégeois, lors de l’instruction d’audience, avait plaidé l’acquittement de son client, estimant que la prescription de Zolpidem par son médecin traitant, un hypnotique (somnifère) utilisé dans le traitement de courte durée de l’insomnie, voire de la dépression, était la cause du délit.

Associé aux quatre verres de vin blanc qu’il reconnaît avoir consommé, le cocktail a été explosif. «Comme exposé sur la notice du médicament, l’absorption peut provoquer des crises de somnambulisme avec des effets bizarres, plaide l’avocat. Mon client ne se souvient de presque rien. L’article 71 du Code pénal prévoit que l’auteur d’une infraction n’est pas pénalement responsable s’il était atteint, au moment des faits, d’un trouble mental qui a aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.

Votre tribunal ne peut qu’acquitter mon client.» Le juge Philippe Nazé et ses deux juges assesseurs ont balayé l’argument en considérant que la prise d’alcool inconsidérée dans ces circonstances était inadéquate et irresponsable, tout en insistant sur le casier judiciaire du prévenu.

Le tribunal a cependant retoqué le premier jugement dans sa sévérité. La peine de prison n’est plus de mise, l’amende est ramenée à 3 200 euros et la déchéance de neuf mois est assortie d’un sursis partiel de trois ans pour les deux tiers de la peine (6 mois).

Christian Van Herck
(L’Avenir)