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Le milliardaire russe Rybolovlev dénonce « l’intrusion » dans le téléphone de son avocate


ces SMS semblent démontrer que Dmitri Rybolovlev aurait profité de ses bonnes relations avec les dirigeants de la police monégasque et avec le garde des Sceaux de la principauté pour piéger son marchand d'art suisse Yves Bouvier qu'il poursuit pour "escroquerie". (photo: dr)

Le milliardaire russe et patron de l’AS Monaco Dmitri Rybolovlev a dénoncé mardi, par la voix de Me Hervé Temime interviewé par Monaco-Matin, « l’intrusion » dans le téléphone de son avocate Tetiana Bersheda et la divulgation de SMS qui ont fait scandale à Monaco.

Parus dans la presse française, ces SMS semblent démontrer que Dmitri Rybolovlev aurait profité de ses bonnes relations avec les dirigeants de la police monégasque et avec le garde des Sceaux de la principauté pour piéger son marchand d’art suisse Yves Bouvier qu’il poursuit pour « escroquerie ».

« Toute intrusion dans le téléphone d’un avocat est considérée comme une perquisition à son cabinet (…) J’estime que cette expertise est irrégulière et que c’est une atteinte magistrale au secret professionnel », a déclaré Me Temime à Monaco-Matin.

« J’ai été sidéré de l’exploitation qui a été faite de la remise du téléphone de Me Bersheda et j’ai tout de suite compris que les avocats de Monsieur Bouvier en tiraient un avantage excessif », dit-il.

L’oligarque russe, inculpé pour « complicité d’atteinte au droit au respect à la vie privée » dans le cadre de cette retentissante affaire, est engagé depuis 2015 dans un bras de fer judiciaire avec Yves Bouvier, le marchand d’art suisse qui lui a constitué sa collection de tableaux.

Lors de l’enquête, l’avocate russo-helvète du milliardaire, Me Tetiana Bersheda, surnommée parfois la « tsarine » pour sa proximité avec le milliardaire, avait remis son téléphone à la police monégasque, avec un enregistrement censé prouver la malhonnêteté de M. Bouvier.

A cause de ce téléphone, l’affaire a tourné au scandale à Monaco à l’été 2017, révélant au grand jour des échanges empreints de connivence entre Me Bersheda, les policiers et le directeur des services judiciaires de la principauté.

« Le fait pour une victime, et partie civile, d’être en relation avec les services de police n’est pas quelque chose d’inhabituel, ni d’anormal. Je ne crois pas qu’il faille en tirer des conséquences particulières sur le fond », rétorque dans Monaco-Matin Me Temime, tout en refusant de commenter le contenu des SMS.

Les révélations tirées du téléphone de Me Bersheda ont conduit en septembre au départ anticipé du garde des Sceaux Philippe Narmino et à l’ouverture par le parquet d’une enquête contre X pour trafic d’influence.

L’affaire, instruite par le juge Morgan Raymond, est maintenant aux mains de la chambre du conseil de la Cour d’appel qui doit statuer sur d’éventuels manquements déontologiques des policiers judiciaires monégasques « d’ici la fin du premier semestre 2018 », a-t-on appris de source judiciaire.

Elle doit aussi se prononcer sur la recevabilité du contenu du téléphone de Me Bersheda. Cela devrait être plaidé le 21 décembre avec une date de délibéré à ce jour indéterminée, selon la même source.

Le Quotidien/ AFP