Face au crime organisé et délits transfrontaliers, les pays de la Grande Région sont unis.
«Le Luxembourg n’est pas une île et le gouvernement a fait de la lutte contre la criminalité organisée une priorité.» Cette phrase est extraite d’une réponse ministérielle de Léon Gloden à l’intention du député Marc Goergen qui s’inquiétait de la montée de la criminalité organisée et du trafic de drogue, côté français. La fusillade à Villerupt en 2023 est encore dans tous les esprits et le député voulait savoir quels étaient les moyens mis en place pour que le Luxembourg soit le plus épargné possible par la criminalité venue des pays frontaliers.
Comme toujours, dans les cas transfrontaliers, rien ne peut se faire sans une coopération entre les États. Ainsi,«les autorités judiciaires luxembourgeoises échangent régulièrement avec leurs homologues des zones frontalières pour discuter des problèmes qui touchent notre Grande Région», indique le ministre de l’Intérieur.
Des patrouilles franco-luxembourgeoises
Au menu de ces échanges, vols, cambriolages, délits liés à la drogue et aux armes, mais aussi recherche de personnes et d’objets à caractère transfrontalier. Différents groupes de travail ont ainsi été créés, suivant le type de criminalité, certains dès 2003. En leur sein, des hauts gradés mais aussi des hommes de terrain des diverses justices et polices belge, française, allemande et luxembourgeoise. Dans sa réponse ministérielle, le ministre cite les groupes «3-M» (3 Moselle), l’EUREGIO1 ou le CCPD, dont les échanges «favorisent une coopération plus efficace entre nos pays, sachant que la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée a un caractère transnational».
Mais au-delà du partage d’informations, il existe aussi des actions communes, comme la mise en place de contrôles. D’ailleurs, en janvier 2024, rappelle Léon Gloden, lui-même et l’ancien ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin avaient signé un double «arrangement administratif», qui «réglemente la mise en œuvre pratique de patrouilles mixtes entre les deux pays sur la route et dans le train. Des patrouilles mixtes ont déjà été effectuées dans les trains».
Quant aux patrouilles conjointes sur la route, elles débuteront dès le début de 2025. «Les services concernés des deux parties se coordonnent régulièrement pour organiser et coordonner des patrouilles conjointes», écrit-il encore. Alors certes, le Luxembourg «n’est pas île», la criminalité passe les frontières, mais les forces de l’ordre aussi s’unissent.