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L’avocat de Dutroux renonce « pour le moment » à demander sa libération


Le pédophile Marc Dutroux est emprisonné à l'isolement depuis 24 ans. (Photo : AFP)

Un rapport d’expertise psychiatrique du criminel belge Marc Dutroux a conclu à sa dangerosité et à « un risque élevé de récidive », conduisant son avocat, Me Bruno Dayez, à renoncer « pour le moment » à demander sa libération, a annoncé ce dernier mercredi.

« C’est très, très négatif (…), ça cadenasse les dernières portes », a déclaré Me Dayez à propos de ce rapport qu’il envisageait initialement comme une étape clé d’une future demande de libération conditionnelle.

Me Bruno Dayez (Photo : AFP)

Me Bruno Dayez (Photo : AFP)

Marc Dutroux, qui aura 64 ans en novembre, est considéré comme un des pires criminels de Belgique. Il a été condamné en 2004 à la prison à perpétuité pour avoir enlevé et violé six fillettes et jeunes filles, et pour avoir tué quatre d’entre elles. Arrêté en 1996, il est emprisonné à l’isolement depuis 24 ans.

Lors de son procès devant la cour d’assises d’Arlon, il avait été décrit par les psychiatres comme un « vrai psychopathe », « pervers narcissique » et « manipulateur ». Mais pour évaluer sa santé mentale, la justice ne disposait de rien de plus récent que deux rapports établis en 2013 et 2015 par le service psycho-social de la prison de Nivelles (centre), où il est détenu.

Me Dayez, qui a repris en 2016 la défense de Dutroux, souhaitait obtenir sa libération à l’horizon 2021, au bout de 25 ans d’incarcération. C’est dans cette perspective qu’il avait réclamé au Tribunal de l’application des peines de Bruxelles (TAP) une nouvelle évaluation de sa santé mentale et de sa dangerosité. Un rapport avait été commandé par le TAP à trois experts en octobre 2019.

Selon Me Dayez, le rapport décrit notamment le caractère narcissique et asocial de son client, qui, conjugué à un manque d’empathie, définit aux yeux des experts « un profil psychopathique ». En résumé, il faut le maintenir « dans un cadre strict et fermé », car il « reste potentiellement dangereux et présente un risque élevé de récidive », a ajouté l’avocat en citant toujours le rapport.

« Je dois forcément postposer (NDLR : différer) mes projets, parce que proposer un plan de reclassement crédible avec un diagnostic de psychopathie, je ne vois pas très bien qui va accepter », a-t-il poursuivi. Il a dit renoncer « pour le moment » au projet de libération conditionnelle avec placement à l’extérieur. « Je n’ai jamais dit que j’abdiquais ».

LQ/AFP