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La secrétaire médicale falsifiait les factures pour payer ses dettes


La prévenue, qui travaillait pour deux médecins, imitait leurs signatures, apposait leur tampon et acquittait les mémoires d'honoraires, avant de les envoyer à la CNS. (illustration Fabrizio Pizzolante)

Cette secrétaire médicale pensait avoir trouvé le remède pour régler ses dettes : elle falsifiait des mémoires d’honoraires… qu’elle envoyait à la CNS.

« Pourquoi est-ce que vous piochez dans la caisse de celui qui vous donne un travail ? Malgré une condamnation en 2016, rebelote, vous avez recommencé… »

À part un : « Je le regrette », le tribunal n’aura pas obtenu beaucoup plus d’explications de la secrétaire médicale. La prévenue de 33 ans n’en est pas à sa première affaire devant la justice. Déjà en 2016, elle a été condamnée pour avoir falsifié 316 mémoires d’honoraires…

Vendredi après-midi, la trentenaire était jugée pour en avoir falsifié trois nouveaux. À l’époque des faits, elle travaillait pour le cabinet de deux médecins dans un hôpital. Une fois encore, elle a imité la signature des praticiens, apposé leur tampon et acquitté les mémoires d’honoraires, avant de les envoyer à la CNS. De cette manière, elle avait récolté 1 253 euros.

Visiblement, ce sont ses importantes dettes, à hauteur de 150 000 euros, qui ont poussé cette mère de famille à agir de la sorte. Le tribunal a tenté d’en savoir plus sur leur origine. Elle a évoqué « une voiture, un prêt avec mon ex-mari… » « Il y a une différence entre vivre dans le luxe et l’opulence et ne pas pouvoir payer ses médicaments », lui a rétorqué le président.

« Actuellement, je suis suivie par un psychologue », a fini par lâcher la prévenue avant de laisser la parole à son avocate. D’après la défense, la trentenaire, actuellement sans emploi, devrait environ 70 000 euros à la CNS et 40 000 euros au docteur. À cela s’ajouterait une amende. C’est ce qui ressort du jugement de 2016.

«Elle a abusé de la confiance des médecins»

Si la prévenue reconnaît avoir commis les trois faux, elle conteste fermement avoir volé 442 euros dans la caisse. Il s’agit de la somme d’argent liquide qu’un patient dit avoir remise à la secrétaire. En début d’audience, ce dernier avait confirmé avoir bien réglé ces 442 euros : « J’avais eu trois consultations chez le médecin, mais je n’ai jamais eu de facture. » Cet argent n’était toutefois jamais arrivé chez le médecin.

Le représentant du parquet a fini par requérir 15 mois de prison et une amende à l’encontre de la prévenue. « Dans cette affaire, ce qui gêne le parquet c’est que, malgré sa première condamnation en 2016, elle continue avec le même modus operandi afin de rembourser la partie civile… »

Pour le parquet, il y a également lieu de retenir le vol des 442 euros. L’ex-collègue de travail de la prévenue a témoigné que le cabinet médical n’avait pas de caisse et n’acceptait jamais d’argent liquide. Malgré cela, elle aurait accepté les 442 euros en liquide…

Les deux médecins pour lesquels la prévenue travaillait au moment des faits, quant à eux, se sont constitués parties civiles. Ils réclament le remboursement des 442 euros, 2 500 euros pour le dommage moral ainsi que 2 500 euros pour régler les frais d’avocat. « Madame a abusé de la confiance des médecins. Elle a empoché de l’argent qui ne lui était pas dû », a soulevé l’avocate de la partie civile.

La 19e chambre correctionnelle rendra son jugement le 9 novembre.

Fabienne Armborst