Une des priorités absolues de la police reste la lutte contre les stupéfiants. En 2021, elle a misé sur des actions ciblées sur le terrain ce qui a permis 168 arrestations.
Cent soixante-huit arrestations, soit un tiers de plus qu’en 2020. Celles-ci ont notamment été réalisées dans le cadre d’actions dites de «flagrant délit» dont le but est de mettre la pression pendant trois mois sur les dealers, explique Jean-Louis Bordet, qui dirige le département Criminalité organisée de la police judiciaire. Elles ont donné lieu à 33 arrestations.
«Nous avons été très actifs au deuxième semestre de 2021», indique le policier. «Lors d’opérations d’envergure, nous intervenons à un endroit et à une heure donnée sur base d’informations vérifiées. Comme à Rodange la semaine passée. Nous savions que des dealers s’étaient établis dans une rue en particulier.» Les policiers, appuyés par le parquet, font des observations avant de procéder aux arrestations. «Nous recourrons à ces actions dès que nous constaterons ce type de phénomènes au niveau local», confirme Jean-Louis Bordet.
La cocaïne en tête des ventes
La région frontalière autour de Rodange apparaît, à travers les propos du policier, comme une plaque tournante. Sa spécificité géographique complique le travail des policiers qui peuvent heureusement compter sur une coopération quotidienne avec leurs homologues français, belges et néerlandais. «Elles nous permettent d’intervenir de manière plus ciblée» pour plus d’efficacité. Souvent la drogue provient des Pays-Bas, est stockée en France – quand elle ne l’est pas en forêt – et revendue au Luxembourg.
La dernière mode consiste à envoyer la drogue dans des colis par la poste grâce au dark net. «La semaine dernière, nous avons mené une première action durant deux jours au centre de tri postal avec les douanes. Dix mille colis ont été contrôlés», raconte le policier qui assure que les tendances sur le marché de la drogue n’ont pas changé : la cocaïne reste la drogue la plus consommée, même si l’héroïne opère un retour.
Une chose change cependant. «Les vendeurs sont de plus en plus jeunes et trafiquent à des niveaux élevés», ajoute Jean-Louis Bordet qui note un recours systématique à la violence. «Ils prennent des risques énormes. (…) Cela risque de pas mal nous occuper à l’avenir.»