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Justice : la perpétuité requise dans l’assassinat de Hassel


Luxembourg — Dans son réquisitoire, le parquet demande la confirmation des peines de prison prononcées en première instance pour les trois prévenus de l’assassinat de Camille Kolber le 1er novembre 2010. À savoir la réclusion à perpétuité.

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Le procès se poursuit mardi à 14h avec les plaidoiries des avocats. La Cour d’appel annoncera la date du prononcé du verdict. (Photos : archives Le Quotidien)

L’avocate générale, Jeanne Guillaume, a requis, vendredi, la confirmation de la peine de réclusion à perpétuité pour les trois prévenus qui comparaissent en deuxième instance pour l’assassinat de Hassel. Un « crime » qu’elle a qualifié d’ « inexcusable et brutal ». La victime, Camille Kolber, avait été retrouvée baignant dans son sang par un de ses proches le jour de la Toussaint 2010. Il avait été assassiné à coups de hache.

Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient soulevé le comportement étrange du chien de la victime au moment des faits, l’absence de traces d’ADN et porté le doute sur d’autres personnes. Or, selon l’avocate générale, Jeanne Guillaume, il n’est pas compliqué d’aller s’acheter une combinaison pour éviter des traces ADN. Elle a également rappelé qu’avant les faits, Charles-Édouard C., qui aurait manié la hache, s’était complètement rasé les cheveux.

La victime avait un taux d’un pour mille d’alcool dans le sang. « Peut-être dans son sommeil profond, Camille Kolber n’a pas entendu le chien », a indiqué la représentante du parquet par rapport au fait que le chien avait l’habitude d’aboyer fortement à l’arrivée de personnes connues et étrangères.

L’avocate générale est ensuite revenue, dans son réquisitoire, sur les principaux éléments à charge contre les trois prévenus. « Les éléments, à eux seuls, n’établissent pas les faits. Mais en les assemblant tous, c’est assez convaincant », a-t-elle résumé. Les relations entre la victime et son fils adoptif Pascal G. T. K. étaient houleuses. D’après plusieurs témoins entendus, Camille Kolber se sentait menacé avant sa mort. Il avait ainsi dit, le samedi précédant son assassinat, à sa femme de ménage en parlant de son fils adoptif : « Il va finir par me tuer. »

Même si sur le lieu du crime, on n’a pas retrouvé de traces ADN, de nombreux éléments sont, selon le parquet, accablants pour Charles-Édouard C. Ainsi, le soir du drame, il a reçu un dernier SMS à 23h45. Puis un grand vide. À 3h41, il s’était reconnecté sur internet. Ensuite, il n’avait pas raté un seul article sur l’assassinat de Hassel. Enfin, l’historique de son ordinateur révèle que, dès la mi-août, des recherches sur internet sur différentes armes et façons de tuer ont été faites.

> L’assassinat prémédité de longue date

Pour l’avocate générale, l’assassinat était prévu de longue date, mais peut-être pas planifié dans tous ses détails depuis si longtemps : « Je pense qu’ils étaient trop sûrs de leur alibi et donc qu’ils n’ont pas envisagé les détails de leurs explications. »

Alors que Charles-Édouard C. est l’auteur matériel du crime, le fils adoptif de la victime Pascal G. T. K. est, toujours d’après le parquet, l’instigateur du crime. Même s’il n’a pas explicitement ordonné l’assassinat, il a manipulé son compagnon Jérémy B. Pour le parquet, le mobile du crime était l’argent. Jérémy B. « cherchait quelqu’un pour tabasser ». Au printemps 2010, le compagnon du fils adoptif Jérémy B. avait aussi demandé à un de ses collègues de travail où il pouvait se procurer une arme. À un autre témoin, il aurait dit par rapport à son beau-père : « Il faut qu’il crève. »

Enfin, la représentante a évoqué le comportement scrupuleux du fils adoptif de la victime, Pascal G. T. K. Il s’était présenté spontanément à la police. Il avait gardé tous les reçus : carte bancaire, additions de restaurant et de café et tickets de péage. Le parquet demande donc la confirmation de la condamnation à la réclusion à perpétuité pour les trois prévenus. Il ajoute qu’en cas de doute, la Cour d’appel peut réentendre des témoins.

Le procès se poursuit mardi à 14h avec les plaidoiries des avocats. La Cour d’appel annoncera la date du prononcé du verdict.

De notre journaliste Fabienne Armborst

 

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