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Jost Group : 240 camions vont être saisis


L’entreprise de transport est soupçonnée d’avoir recruté, entre 2014 et 2016, pas moins de 1 100 chauffeurs de camions en Europe de l’Est, et de leur avoir imposé les conditions de travail de leur pays. (photo edipress/Anne Lommel=

La police judiciaire a saisi dix-sept camions de l’entreprise de transports Jost Group, sur le site de Herstal, en Wallonie. «Il ne s’agit pas réellement de saisie de camions à proprement parler, a-t-on appris, mardi, auprès du groupe. Les certificats d’immatriculation ont été retirés, mais les camions sont toujours au même endroit.»

Au total, pas moins de 240 camions seront concernés par cette mesure, contrairement aux quelque 346 annoncés au départ. Via un communiqué, l’entreprise a décidé de réagir. «Jost Group a pris connaissance, avec stupéfaction, de la volonté du procureur fédéral de saisir immédiatement 240 camions qui sont en exploitation par sa filiale […] Jost Group a pris les initiatives nécessaires en vue de continuer à proposer un niveau de service optimal à ses clients.»

Le site de Battice (Herve) pourrait-il être également visé? A priori, non. «En réalité, cela ne concerne pas un ou plusieurs sites en particulier, précise l’entreprise. La décision vise les camions immatriculés à l’étranger, car les filiales roumaines et slovaques sont principalement concernées. C’est un peu par hasard si les dix-sept camions saisis hier l’ont été à Herstal.»

Le groupe englué dans une affaire d’escroquerie

Cette décision de saisie fait écho à une affaire qui a débuté en mai 2017. Des perquisitions avaient alors été réalisées sur le site de Jost Group (notamment à Battice, au Luxembourg, en Roumanie et en Slovaquie). Suite à cela, l’entreprise de transport a été soupçonnée d’avoir recruté, entre 2014 et 2016, pas moins de 1 100 chauffeurs de camions en Europe de l’Est, et de leur avoir imposé les conditions de travail de leur pays. Au total, l’escroquerie avait été estimée à quelque 55 300 000 euros à l’encontre de la sécurité sociale belge et des chauffeurs eux-mêmes.

Pour l’heure, le groupe continue de réfuter «avec vigueur les accusations qui lui ont été portées».

Martin Maurage/L’Avenir