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« Je voulais juste sortir les cailloux de mon pantalon »


Daniel S. (55 ans) a déjà été condamné trois fois cette année pour incitation à la haine. Vendredi, il comparaissait devant la Cour d’appel pour menaces et outrage public aux bonnes mœurs.

En première instance, il a écopé de six mois de prison et d’une amende de 1 000 euros. Le jugement retient également qu’il doit payer 500 euros de dommages et intérêts aux parties civiles.

Les faits reprochés remontent à l’année 2014. Le quinquagénaire est poursuivi pour avoir menacé, en mai, un voisin de mort : « Je vais te défoncer! Tu seras le prochain qui terminera dans l’arbre .» Et début août, il lui aurait montré ses fesses nues.

« Le 25 mai je n’étais même pas à la maison », a contesté vendredi le prévenu devant la Cour d’appel en remarquant que le conflit avec ce voisin date de longtemps. Quant au deuxième fait, il explique avoir été accroupi dans l’entrée du garage devant la voiture de sa fille, quand son petit-fils lui a mis des cailloux dans le pantalon. « Je voulais juste sortir les cailloux de mon pantalon », a-t-il déclaré. Mais il n’y aurait pas eu l’intention d’un outrage public aux bonnes mœurs.

«Un conflit de voisinage»

Alors que l’avocat des parties civiles a demandé la confirmation du jugement de première instance, l’avocat à la défense du prévenu, Me Alex Penning, a demandé l’acquittement. Arguant que les témoins n’ont pas été entendus sous serment et que tout est basé sur les simples déclarations à la police : « Cela ne suffit pas pour condamner mon client. »

La représentante du parquet général a demandé de retenir les menaces verbales et l’outrage. Les dépositions des témoins figureraient bien au dossier. Elle note toutefois que « c’est bizarre que l’affaire avec les cailloux n’apparaisse qu’en deuxième instance. Dans sa précédente version, il ne pouvait pas serrer la ceinture de son pantalon, voilà pourquoi il arrivait que son pantalon glisse .»

« Ce n’est pas une affaire d’État, mais un conflit de voisinage », a-t-elle conclu. Le parquet général ne s’oppose pas à une réduction de la peine prononcée en première instance, notamment parce que le prévenu a indiqué suivre un traitement psychiatrique. Prononcé le 19 janvier.

Fabienne Armborst

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