Le Dr Ochs n’aurait fait que son devoir en informant ses patients des risques des traitements contre le covid. Pour le Collège médical, on ne peut pas dire n’importe quoi.
Le Dr Ochs a été accueilli comme une rock star mercredi après-midi sur le parvis de la Cité judiciaire. «Notre héros» est inscrit sur une affiche brandie par une jeune femme. Une centaine de personnes ont affiché leur soutien au Dr Benoît Ochs devant la Cour d’appel de Luxembourg où le médecin était rejugé. Condamné à une année d’interdiction d’exercer la médecine le 14 juillet dernier, le généraliste a fait appel de la décision du conseil de discipline du Collège médical. D’abord fixé au 15 décembre 2021, le procès avait été remis.
Ses pairs lui reprochent notamment d’avoir contrevenu à treize reprises au code de déontologie médicale lors de rendez-vous avec ses patients et d’avoir propagé des rumeurs en relation avec la pandémie de covid-19. Il lui est notamment imputé d’avoir affirmé que les masques étaient toxiques, d’avoir prescrit des médicaments contre le covid-19 déconseillés par la communauté médicale, d’avoir déconseillé la vaccination et de n’avoir pas toujours respecté les mesures sanitaires en vigueur.
Cette procédure, comparable à un procès en justice, fait suite à des plaintes déposées auprès du Collège médical à l’encontre du généraliste qui compte de nombreux soutiens, dont une petite vingtaine a été autorisée à assister au procès.
Chacun campe sur ses positions. Benoît Ochs ne serait pas «un charlatan» contre les masques et contre le vaccin. Le Dr Pit Buchler, le président du Collège médical, a quant à lui noté que la peine prononcée en première instance convenait parfaitement au Collège médical. Il ne faudrait pas qu’il soit condamné à une peine inférieure. L’avocate du Collège médical a rejeté et démonté l’ensemble des moyens avancés par la défense. Elle a renvoyé à ses notes de plaidoirie de première instance avant de demander la confirmation du premier jugement. Selon le Collège médical, le raisonnement scientifique du Dr Ochs ne serait pas assez avancé, il n’aurait pas suffisamment nuancé ses propos et ne verrait que les choses négatives.
«En médecine, il est des règles auxquelles il faut se tenir, même si son avocat a plaidé que dans la préface du code de déontologie, il est question du médecin libre devant le patient libre», souligne le Dr Pit Buchler. «Toutes les libertés doivent être cadrées. On ne peut pas faire n’importe quoi.» Il insinue que les convictions du Dr Ochs pourraient nuire à ses patients. «Un médecin doit protéger ses patients et il a une responsabilité envers la santé publique. (…) Il pointe les effets secondaires du vaccin et affirme qu’ils sont pires que l’effet du vaccin et qu’il y aura plus de morts à cause du vaccin que de la maladie. Il faut comprendre que l’Ordre des médecins doit intervenir. Ce n’est pas de l’acharnement, c’est du bon sens», a-t-il expliqué.
«Le Dr Ochs n’a fait que son métier»
Me Bock, l’avocat du médecin, a plaidé l’acquittement et, subsidiairement, le sursis intégral. Après avoir pointé des infractions au droit à la défense et au principe général du droit, son avocat s’est employé à justifier les propos du généraliste en s’appuyant notamment sur des chiffres ou des études ainsi que sur des témoignages de patients qu’il a guéris. D’autres attestent qu’il aurait bien respecté le protocole sanitaire et qu’il n’est pas non plus opposé au port du masque.
Il a regretté que la liberté d’expression du médecin ait été bafouée et que son autonomie ait été limitée par le protocole sanitaire qui aurait imposé aux malades d’attendre que la maladie progresse avec du paracétamol pour seul traitement avant de pouvoir être pris en charge «trop tard». «J’ai le droit et le devoir de dire ce que je vois. Je suis un lanceur d’alerte», a indiqué le médecin à la barre.
Le généraliste n’aurait fait que respecter son serment d’Hippocrate en soignant les gens, a estimé son avocat. Son client serait taxé de complotisme et de conspirationnisme parce qu’il n’est pas du même avis que le gouvernement et le Collège médical. Il ne ferait qu’informer ses patients sur les risques que présenteraient les vaccins afin de leur permettre un consentement éclairé. D’ailleurs, aucun de ses nombreux patients ne se serait plaint des traitements reçus. Son autre avocate a dénoncé une instruction à charge et une motivation infondée. «Le Dr Ochs ne devrait pas se retrouver ici pour avoir fait son métier», a-t-elle conclu.
Les antagonismes continuent de se creuser. Le généraliste a dit continuer de se battre pour les citoyens et pour «la cause». À sa sortie de la Cour d’appel, Benoît Ochs a été accueilli par les applaudissements d’une trentaine de courageux qui l’avaient attendu malgré le froid.
La Cour d’appel rendra son arrêt le 16 mars.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter quotidienne.