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Ivresse au volant : le maire de Hayange à la barre du tribunal de Luxembourg


Fabien Engelmann avait un taux de 1,2 g d'alcool par litre de sang lorsque la police l'a interpellé le 21 janvier 2020 au petit matin. (Photo : archives lq/Julien Garroy)

Pour avoir conduit en état d’ivresse et avoir refusé de se soumettre à l’alcootest, le maire de Hayange (F) était convoqué vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Luxembourg.

Les faits reprochés à Fabien Engelmann (41 ans) du Rassemblement national (ancien Front national) remontent au 21 janvier 2020. Il est autour de 3 h 45 ce matin-là lorsqu’une voiture zigzaguant dangereusement entre le rond-point Gluck et le tunnel Albert-Bousser attire l’attention d’une patrouille de police. Voyant que dans le tunnel le chauffard donne un grand coup d’accélérateur, elle allume immédiatement ses gyrophares. Ce qui se passe ensuite, les agents ne sont pas près de l’oublier. Le chauffard s’arrête bien. Mais il leur lance que la police ferait mieux de «rechercher les vrais criminels» plutôt que de l’embêter… Ce n’est que le début de cette opération de contrôle qui ne durera pas loin d’une demi-heure. Toujours selon le policier entendu vendredi matin à la barre, pour faire souffler l’automobiliste dans le ballon, il a en effet fallu s’y reprendre à huit reprises. Résultat des courses : un peu plus de 1,2 g d’alcool! Selon le policier, lorsqu’on lui signifie que le refus de l’alcootest entraîne une interdiction de conduire, il sourit et explique qu’il est le maire de Hayange et qu’il a souvent affaire avec le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. Les policiers verraient ce que cela aurait comme conséquences…

Une amende et une interdiction de conduire de 3 ans requises

Face au juge, Fabien Engelmann, accompagné de son passager, a pour sa part pointé le comportement des policiers luxembourgeois, qui auraient dit selon eux : «Allez là-bas, sur le trottoir en face, chez vos collègues, les putes et les drogués.» Des accusations que le policier présent à l’audience a fermement réfutées. Pour cela, il s’est manifesté en levant la main. Et après la plaidoirie de l’avocat, il a repris la parole. Il en informera ses collègues qui étaient là lors du contrôle pour qu’ils puissent décider s’ils veulent porter plainte.

Pour la représentante du parquet, le quadragénaire est loin d’une prise de conscience. Elle a requis une amende appropriée et une interdiction de conduire de trois ans avec un éventuel sursis.

Prononcé le 23 octobre.

F. A.