Cinq personnes, dont quatre enfants, ont péri et huit autres ont été blessées dans la nuit de dimanche à lundi dans l’incendie « très probablement d’origine criminelle » d’un immeuble à Mulhouse et un homme a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête.
« On a un incendie qui est très probablement d’origine criminelle. Tout le laisse à croire », a expliqué le procureur de la République de Mulhouse, Dominique Alzeari, au cours d’une conférence de presse. « Une personne a été mise en garde à vue lundi à 2h40. Un homme âgé de 28 ans qui a des antécédents pour des faits de dégradations par incendie », a-t-il précisé. Cet homme, dont l’identité n’a pas été précisée, est locataire de l’un des appartements.
Le procureur a toutefois insisté sur la présomption d’innocence et souligné que l’enquête se poursuivait pour déterminer si l’homme entendu par la police était responsable du départ du feu. « Il ne reconnaît pas son implication, mais il a fourni des explications très parcellaires », a précisé le magistrat. « Le bilan est extrêmement lourd », a-t-il souligné. Cinq personnes sont décédées : « Une fillette de 9 ans, un garçon de 11 ans et son père de 53 ans, et deux enfants d’une autre famille âgés de 6 et 7 ans ».
Victimes prises au piège
Le feu, a-t-il expliqué, « s’est déclaré dans une cave et s’est propagé dans la cage d’escalier » de l’immeuble d’habitation. Les fumées sont la cause du bilan très lourd du sinistre : « Les victimes qui sont décédées se sont retrouvées piégées. Elles se sont dirigées vers un endroit qui leur a été fatal », a relaté le magistrat. « Les victimes ont été retrouvées dans les parties communes de l’immeuble et n’ont pas pu s’échapper à cause de la chaleur et de la fumée. »
Le magistrat n’a pas communiqué leurs identités. Trois des enfants décédés sont Turcs, a annoncé le consul général de Turquie, Ozgur Cinar, venu sur place témoigner de la « solidarité nationale » à ses compatriotes résidant dans le quartier. Huit autres personnes ont été blessées, dont des femmes et des enfants, par des brûlures ou par des émanations de fumées toxiques. Trois sont dans un état grave et ont été hospitalisées dans des structures spécialisés pour grands brûlés à Nancy et à Metz. Les cinq autres sont moins touchées et une seule reste hospitalisée.
Le Quotidien/AFP