Ils avaient incendié le tapis du cabaret

Pour avoir incendié le tapis rouge d’un cabaret, rue Joseph-Junck, à Luxembourg, deux jeunes hommes âgés aujourd’hui de 24 et 26  ans se sont retrouvés, lundi après-midi, à la barre du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

Les faits que le parquet leur reproche remontent au week-end du 30 novembre 2014. Venus en bus depuis l’Allemagne, les deux amis s’étaient amusés durant la soirée dans les bars du quartier de la Gare, avant de terminer leur sortie dans un cabaret de la rue Joseph-Junck.

Or, à l’intérieur, cela ne s’était pas passé comme se l’était imaginé le plus âgé d’entre eux. Devant la police, il dira « ne pas avoir reçu la contrepartie pour les 200  euros qu’il avait déboursés ». Le premier prix qu’on lui avait annoncé était de 500 euros.

C’est alors qu’il avait convaincu son ami de prendre un taxi pour se rendre jusqu’à une station-service. Malgré le fait que son ami lui avait demandé de renoncer, il avait rempli deux gobelets en carton et une cannette de carburant, avant de retourner d’où ils venaient vers 4h15.

Deux ans et 18 mois de prison requis

Dans l’étroit couloir menant vers le cabaret, les deux hommes avaient vidé les récipients. À l’aide d’un mouchoir en papier et d’un briquet, le plus âgé avait incendié le tapis. Ils s’étaient enfuis, mais les videurs avaient réussi à les rattraper.

« Ils sentaient le combustible », se rappelle encore l’agent de police du commissariat. Son collègue en charge de la reconstitution technique note que les dégâts étaient limités  : « Les traces d’incendie se concentraient sur le tapis rouge et le paillasson. »

« Que les flammes se propagent sur l’ensemble du bâtiment était en soi impossible », a, quant à lui, jugé l’expert, lundi.

Dans son réquisitoire, le représentant du parquet a toutefois retenu que les deux hommes « ont exposé le bâtiment, ainsi que les personnes à l’intérieur, à un grand risque ». Contre les deux prévenus qui n’ont pas d’inscription au casier judiciaire et qui se trouvaient sous l’influence de l’alcool au moment des faits, le parquet a finalement requis deux ans de prison contre l’un et 18  mois contre l’autre. Pour un éventuel sursis, le parquet se rapporte à la prudence du tribunal. Le 20  octobre, ce dernier rendra son jugement.

Fabienne Armborst