Afin de toucher un meilleur prix pour son Audi A7 fin janvier 2017, un jeune père de famille avait trafiqué le compteur kilométrique. Lundi matin, il avait rendez-vous face aux juges.
Avec quelque 102 000 km au lieu des au moins 173 000 km réels, il avait vendu le véhicule pour une valeur de 22 500 euros. Tout roulait à merveille jusqu’à ce que l’acheteur apporte sa voiture en réparation… et que le garage constate qu’il y avait un problème au niveau du kilométrage. En raison de deux anciennes factures qui traînaient toujours dans le véhicule, l’escroquerie avait facilement éclaté au grand jour. Elles laissaient apparaître qu’en avril 2016 la voiture affichait déjà 144 000 km au compteur et en octobre 2016, 168 188 km. Le contrat produit lors de la vente du 27 janvier 2017 n’était qu’un faux. Et pour immatriculer la voiture à la SNCA, il avait produit un faux document.
Le propriétaire escroqué avait porté plainte. Confronté chez le juge d’instruction aux éléments de l’enquête, le jeune père de famille avait fini par avouer ses méfaits. Des aveux qu’il a réitérés lundi matin à la barre de la 16e chambre correctionnelle. «Au départ, j’avais acquis cette voiture pour la garder. Je n’avais pas l’intention de la revendre. Mais on était en train de construire et ces quelques milliers d’euros de plus nous ont fait du bien.» L’idée de la manipulation lui serait venue un jour dans un café en Allemagne en entendant la discussion à une table voisine. «Produire un faux n’est pas une peccadille. On encourt jusqu’à 10 ans de prison!», a mis en garde le président en s’adressant au prévenu. Celui-ci, âgé aujourd’hui de 28 ans, travaille d’ailleurs depuis fin 2019 dans le milieu automobile.
Douze mois de prison et une amende requis
«Il a fait un effort pour indemniser la victime immédiatement», a renchéri son avocat Me Pucurica, en plaidant en faveur de 240 heures de travaux d’intérêt général (TIG). Il demandera au tribunal de faire abstraction de la peine d’amende. «Je suis convaincu que c’était sa dernière bêtise. Je pense qu’il est sur la bonne voie.»
Le parquet voit les choses toutefois d’un autre œil. «On parle ici de deux faux et une escroquerie.» Il a donc requis 12 mois de prison et une amende conséquente. Vu les aveux et le casier judiciaire vierge du prévenu, il ne s’oppose pas à ce que la peine soit assortie du sursis intégral.
Prononcé le 15 octobre.
Fabienne Armborst