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Fonds détournés à l’Adem : entre 8 et 18 mois requis contre le trio


L'Adem a donné les derniers chiffres du chômage, ce mardi. (illustration Julien Garroy)

En 2019, un agent de chômage de l’Adem à Esch s’était bien rempli les poches. Entre les mois de février et avril, Patrick A. (46 ans) avait détourné près de 95 000 euros d’indemnités de chômage.

Des indemnités qu’il s’était frauduleusement fait virer sur ses comptes. Tout avait éclaté au grand jour quand une somme était revenue à l’Adem. Le virement avait en effet été effectué sur une de ses cartes de crédit prépayées limitées à 2 500 euros.

Les vérifications lancées à la suite de cet incident avaient permis de constater que deux autres hommes avaient bénéficié de cet argent. Si Patrick A. avait reçu plus de 54 000 euros à lui seul, Eldin A. (44 ans), qui connaissait Patrick A. depuis plus longtemps, avait reçu quelque 14 000 euros sur son compte. Sur le compte de Davide M. (51 ans), quelque 18 000 euros avaient atterri. À entendre le quinquagénaire, qui se trouvait au chômage à l’époque, cela ne semblait pas l’avoir trop perturbé. «L’argent venait de l’Adem. Pour moi, c’était légal», avait-il indiqué aux juges mi-février.

Prononcé le 19 mars

Le parquet a requis, mardi matin, la condamnation des trois hommes. Contre Patrick A., sa représentante a requis 18 mois de prison et une amende. Elle demande que la peine soit assortie d’un sursis probatoire de sorte qu’il continue à rembourser l’argent détourné.

La faveur du sursis n’est plus possible pour Davide M. qui a déjà un casier judiciaire. Huit mois de prison ferme et une amende ont donc été requis contre le quinquagénaire. Contre le troisième homme, Eldin A., qui n’a encore rien remboursé et qui conteste avoir profité de l’argent détourné, le parquet a finalement requis neuf mois de prison et une amende.

L’Adem compte récupérer l’argent détourné non encore remboursé. Elle s’est constituée partie civile. La 18e chambre correctionnelle rendra son jugement le 19 mars.

Fabienne Armborst