Alors que la mère parle d’un «accident», pour le médecin légiste la brûlure était volontaire.
Dix-huit mois de prison et une amende. C’est la peine que le parquet a requise, jeudi, contre une mère de 34 ans poursuivie pour avoir brûlé en février 2014 sa fille de 2 ans avec une cigarette. Il laisse le tribunal apprécier s’il y a lieu d’assortir la peine d’un sursis.
Les «conclusions» du médecin légiste qui a analysé la plaie sont «claires et nettes» : «La cigarette a été posée.» D’après l’expertise, si l’enfant avait touché par accident la cigarette, la plaie aurait eu un autre aspect, sa profondeur n’aurait pas été si régulière.
À la barre, la prévenue a toutefois contesté avoir brûlé sa fille exprès : «C’était un accident.» Elle maintient sa version que la petite, qui était sur ses genoux, a touché la cigarette lorsqu’elle n’a pas fait attention. Selon l’avocat de la défense, Me Christian Bock, le rapport d’expertise ne suffit pas pour prouver que la brûlure était volontaire.
Le parquet estime néanmoins qu’il y a assez d’éléments pour retenir l’infraction des coups et blessures volontaires. Il note entre autres qu’au cours de l’instruction, «Madame a changé plusieurs fois de version comme bon lui semble».
Les deux enfants de la mère sont aujourd’hui placés dans un foyer. L’avocate de la partie civile représentant la fille réclame un total de 6 000 euros pour les dommages physique, moral et esthétique. Vendredi prochain, le tribunal rendra son jugement.
Fabienne Armborst