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Extradition vers les États-Unis : l’ex-agent du SREL sera fixé le 19 janvier


Frank Schneider a travaillé comme directeur des opérations au SREL. En mars 2020 il s'était déjà retrouvé devant la justice luxembourgeoise pour une affaire d'écoutes (Photo : archives lq/didier sylvestre)

Inculpé à New York dans une affaire d’escroquerie en cryptomonnaie, Frank Schneider, ancien directeur des opérations des services secrets luxembourgeois, comparaît actuellement devant le tribunal de Nancy. Les juges français doivent décider si l’ex-agent sera remis aux mains de la justice américaine.

L’arrestation ordonnée par le FBI a été musclée. Fin avril, Frank Schneider, a été interpellé par des forces spéciales à Audun-le-Tiche alors qu’il se trouvait sur le chemin vers le Luxembourg. La justice américaine reproche à l’ancien directeur des opérations du Service de renseignement de l’État luxembourgeois (SREL) d’être impliqué dans une affaire d’escroquerie en cryptomonnaie. Depuis lors, l’ex-agent reconverti en homme d’affaires se trouve en détention préventive.

Ce jeudi, les juges de la Cour d’appel de Nancy se sont penchés une nouvelle fois sur la demande d’extradition formulée par les États-Unis. La décision finale tombera le 19 janvier prochain.

Vers une remise en liberté 

En attendant la sentence, l’avocat de Frank Schneider a requis la remise en liberté de son client. Les juges vont se prononcer vendredi, et selon nos confrères de L’Est Républicain, la décision devrait être positive. Une étude demandée par la Cour vient à la conclusion qu’une remise en liberté sous bracelet électronique est faisable malgré «la faiblesse du réseau téléphonique» à Joudreville, localité en Meurthe-et-Moselle où se trouve la maison de Frank Schneider.

Une propriété trop grande pour le bracelet…

Toujours selon nos confrères de Nancy, l’étude relève aussi que la propriété est tellement grande que le bracelet ne pourra pas la couvrir en entier. Schneider ne pourra donc pas se déplacer dans toutes les pièces de sa maison, ni dans les écuries situées aux abords de l’habitation.

Outre le bracelet électronique, son avocat a également proposé une caution de 200 000 euros.

Le fond de l’affaire

En novembre 2019, Frank Schneider se retrouve à la barre d’un tribunal de New York où il est désigné comme «blanchisseur» et «informateur» dans l’une des plus importantes fraudes à la cryptomonnaie depuis son émergence (affaire OneCoin). L’un de ses principaux instigateurs, un certain Konstantin Ignatov arrêté en mars 2019, selon le magazine Capital, aurait cité son nom à plusieurs reprises.

L’affaire OneCoin, fondée sur le système pyramidal, la fameuse pyramide de Ponzi, aurait permis de plumer des centaines d’investisseurs pensant une nouvelle fois avoir trouvé la martingale pour gagner beaucoup d’argent. Le préjudice s’élèverait à des milliards de dollars.

Acquitté dans le procès SREL

En juin 2020, Frank Schneider avait été acquitté en première instance, comme les deux autres prévenus (Marco Mille et André Kemmer), du procès des écoutes du SREL. Le procès en appel, sollicité par le parquet, a été reporté sine die en raison de l’affaire d’escroquerie qui occupe les juges français et américains.

David Marques