Deux agents du FBI se sont déplacés à Nancy jeudi pour remercier les enquêteurs français après l’interpellation fin avril du Luxembourgeois Frank Schneider dans l’affaire de fraude à la cryptomonnaie dite « OneCoin », lors d’une rencontre officielle à l’hôtel de police.
« À Nancy, on a plus l’habitude des collègues belges, luxembourgeois et allemands. C’est un réel plaisir d’avoir nos collègues américains », a déclaré le directeur territorial de la PJ de Nancy, Maurice Alibert, saluant, devant la presse, le travail de « renard » de ses équipes.
« OneCoin » est une cryptomonnaie frauduleuse qui a permis d’escroquer ses utilisateurs de plusieurs milliards de dollars entre 2014 et 2019. Le système reposait sur une pyramide de Ponzi qui consiste à rémunérer les investisseurs avec les fonds apportés par les nouveaux entrants.
Un procès tenu en avril 2020 à New York a abouti à la condamnation de plusieurs personnes, dont Frank Schneider, qui vit entre le Luxembourg, Dubaï et la Meurthe-et-Moselle. Les autorités judiciaires ont émis un mandat d’arrêt à l’encontre de cet homme de 51 ans, ex-numéro 3 du Service de renseignement de l’État du Luxembourg (SREL), reconverti dans les affaires.
Le 29 avril, il est interpellé par la BRI dans son véhicule, à 2 kilomètres de la frontière luxembourgeoise, puis déféré devant le parquet général de Nancy avant d’être incarcéré à Nancy.
Les deux agents du FBI, l’un représentant officiel sur le territoire national, l’autre officier de liaison à l’ambassade de France à Paris, ont tenu à faire le déplacement pour « remercier » leurs homologues et profiter du soleil en visitant la place Stanislas. Américains et Français se sont ensuite remis médailles et cadeaux, comme un livre sur les 100 ans de la police judiciaire.
Les États-Unis ont jusqu’au 28 juin pour transmettre leur demande d’extradition du ressortissant luxembourgeois. « Il appartiendra ensuite à la chambre de l’instruction de donner son avis sur cette procédure. S’il y a un avis favorable, la personne pourra se pourvoir en cassation », a précisé le procureur général de Nancy, Jean-Jacques Bosc.
LQ/AFP