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Enfants scotchés à Bonnevoie : le procès de nouveau suspendu


Trois éducatrices sont poursuivies pour avoir scotché des enfants, prétendument trop agités, à des chaises. (illustration AFP)

Jeudi, le procès a une nouvelle fois été suspendu après que la défense a ramené de nouvelles pièces sur le manque de personnel dans les foyers scolaires.

La huitième journée dans le procès des trois éducatrices poursuivies pour avoir scotché des enfants, prétendument trop agités, à des chaises, dans le foyer scolaire Gellé à Bonnevoie en 2008 et 2009, aura été très courte.

Au bout d’une bonne demi-heure d’audience seulement, le procès a de nouveau été suspendu. Car la défense a soumis de nouvelles pièces faisant état d’ «une situation intenable» dans les foyers à cause du manque de personnel. Il s’agit plus précisément d’un courrier daté du 11 février 2008 abordant la problématique du système de remplacement du personnel du service Capel. Courrier que 29 chargés de direction de foyers scolaires ont signé et adressé au collège des bourgmestres et échevins de la Ville de Luxembourg. De ce courrier, il ressort que «dans certaines situations quotidiennes, les effectifs d’enfants par agent éducatif dépassent largement le double du nombre autorisé ».

«Pourquoi cette pièce ne figure-t-elle pas au dossier», s’est interrogé Me Gaston Vogel, jeudi matin. «Sous la foi du serment, Viviane Loschetter a affirmé que la norme en termes d’effectifs du personnel a été respectée. Mais ces pièces montrent clairement le contraire», a-t-il enchaîné avant de demander de convoquer une nouvelle fois l’échevine de la Ville, afin de la confronter à ces documents.

Le tribunal rendra sa décision lundi matin

L’autre demande formulée par les avocats de la défense concerne les 20 classeurs contenant les listes de présence des enfants et du personnel dressées quotidiennement au foyer Gellé entre 2007 et 2009. Depuis mardi, la défense peut consulter ces dossiers. Désormais, elle souhaite qu’un expert soit nommé pour décrypter cette masse de documents.

«Une expertise et une suspension ne sont pas nécessaires à la solution du litige. La question des effectifs a déjà été débattue en long et en large», a répliqué le premier substitut Anouk Bauer. Le parquet n’a pas non plus estimé utile d’entendre une nouvelle fois l’échevine Viviane Loschetter.

Le tribunal a fini par suspendre le procès. Il a pris les demandes de la défense en délibéré. Lundi à 9h, il rendra sa décision sur la suite du procès.

Fabienne Armborst