Après avoir roulé à contresens sur l’autoroute en 2014, un quadragénaire a de nouveau mis des vies en danger l’été dernier. Son procès a eu lieu vendredi.
Ce prévenu a eu beaucoup de chance. Le 28 juillet dernier, il s’est arrêté en plein milieu de l’autoroute. «Au début, on a pensé à un accident : une voiture se trouvait en travers des voies de l’A1 en direction de Trèves, une autre voiture et un camion bloquaient la bande d’arrêt d’urgence. Leurs warnings étaient allumés », rapporte le policier de patrouille cette nuit-là.
Il est environ 1h30, il fait nuit, il pleut, quand les policiers tombent à la sortie du tunnel Cents sur cette « situation très dangereuse ». Certains témoins de la scène pensent à un malaise du premier conducteur, car il ne réagit pas. La police passe à l’action et frappe contre la vitre. « Il n’avait pas de malaise, il était ivre mort et s’était assoupi », clarifie le policier.
Au bureau de police, il refuse de souffler dans le ballon. Les agents finissent par constater qu’il se trouve le coup d’une interdiction de conduire jusqu’en octobre 2021 : en 2014 il avait pris l’autoroute à contresens !
Des bières et du vin
En costume-cravate, cet employé de banque de 42 ans a déclaré vendredi ne pas se souvenir de s’être arrêté sur l’autoroute. « Pendant votre détention préventive, votre souvenir n’est-il pas revenu ? », tente le président. – « Je me souviens juste de m’être réveillé en prison. »
Le quadragénaire clame avoir bénéficié à l’époque d’un aménagement pour ses trajets professionnels : « Ce soir-là, je jouais un match de foot avec l’équipe de ma banque à Merl… » « Et le match s’est terminé comment ? », s’intéresse le juge. – « Je crois que nous avons gagné. »
Victoire ou pas, pour le parquet ce n’était pas un trajet professionnel : « Un match de foot amical n’est certainement pas une obligation professionnelle . Après avoir consommé beaucoup d’alcool – il parle de 7 à 8 bières et un verre de vin – il n’est plus dans le cadre du travail. » Le parquet requiert trois mois de prison assortis du sursis probatoire avec l’obligation de suivre un traitement, une amende appropriée et une interdiction de conduire d’un total de 54 mois sans sursis.
Prononcé le 4 juin.
Fabienne Armborst