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Emergency.lu : «Ils ont tout perdu»


(Photo : emergency.lu)

Partis aux Antilles il y a 15 jours pour apporter leur aide, les volontaires d’emergency.lu sont rentrés jeudi.

Ces 15 derniers jours, Andrea Nicoletti, Brice Tavernier, Patrick Kinsch et Quentin Baudouin, les quatre volontaires d’emergency.lu, ont rétabli les services de télécommunication dans les îles Saint-Martin (côté néerlandais) et de la Dominique, dévastées respectivement par les ouragans Irma et Maria.

Il est un peu plus de 18 h 30, jeudi, au Findel. À peine débarqués de leur avion en provenance de Londres, Andrea Nicoletti, Brice Tavernier, Patrick Kinsch et Quentin Baudouin, quatre volontaires d’emergency.lu, retrouvent leurs familles après avoir passé plus d’une quinzaine de jours dans les Antilles, touchées de plein fouet et meurtries par l’ouragan Irma (6 septembre) puis l’ouragan Maria (19 septembre).

Partis le 11 septembre au soir à la suite de la demande du Programme alimentaire mondial, chef de file de l’Emergency Telecommunication Cluster (ETC) de l’ONU, les quatre volontaires du groupe d’intervention chargé des missions humanitaires de l’administration des Services de secours arrivent à Antigua avec deux kits de communication par satellite de déploiement rapide de la solution emergency.lu. Leur mission : rétablir les services de communication dans les régions affectées par l’ouragan Irma (dans un premier temps).

«Il n’y a toujours pas d’eau potable»

«Depuis Antigua, deux d’entre nous sont partis pour l’île de Saint-Martin côté néerlandais, plus précisément à l’aéroport de Sint-Maarten pour déployer un premier kit, raconte Andrea Nicoletti, le responsable de la mission. Avec ce kit, nous avons rétabli le wifi et le réseau téléphonique pour les services de secours et les organisations humanitaires.»

Mais Irma à peine passé, que Maria s’annonce. «Nous étions à Antigua à l’abri quand Maria est passé, indique Andrea Nicoletti. Très vite après son passage, Brice (Tavernier) et moi avons été déployés sur l’île de la Dominique. Nous faisions partie du premier vol des Nations unies à aller là-bas.

L’atterrissage a été compliqué car la piste était parsemée de débris.» Et que voient-ils à leur arrivée? «Une image de catastrophe, répond le responsable de la mission emergency.lu. L’île de la Dominique est totalement détruite. Les gens ont tout perdu en une nuit. Encore aujourd’hui, il n’y a pas d’eau potable ni d’électricité la nuit. À partir de 17 h, il y a un couvre-feu et c’est le noir total.»

Les deux volontaires d’emergency.lu se mettent au travail. Ils déploient le kit de communication d’urgence. Celui de Saint-Martin, qui n’a pas été touché par Maria, est également rapatrié sur l’île de la Dominique. «Ils sont toujours là-bas et la communication a pu être rétablie, notamment à l’hôpital, explique Andrea Nicoletti. Une troisième antenne est en stand-by sur l’île de Barbuda.»

Présent hier à l’aéroport du Findel, le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, a tenu à «remercier» chaleureusement les quatre volontaire d’emergency.lu. «Ce sont des volontaires, ils ont quitté leurs familles et leur travail pour aider. Ce qu’ils ont fait est extraordinaire, poursuit-il. Le Luxembourg est connu et reconnu pour emergency.lu. Nous savions que nous allions être contactés par l’ONU pour notre compétence spécifique. Nous étions préparés à l’appel.» Et s’ils sont rappelés, ils sont «prêts à repartir», dixit Andrea Nicoletti.

Guillaume Chassaing

Emergency.lu en bref

Lancé en janvier 2012, emergency.lu est une plateforme mobile de télécommunication par satellite dont l’objectif premier est de rétablir les moyens de communication (internet et téléphone) après une catastrophe et de soutenir les efforts de coordination des organisations humanitaires sur le terrain. Ce dispositif est issu d’un partenariat public-privé entre le gouvernement et trois sociétés luxembourgeoises (SES Telecom Services, Hitec Luxembourg et Luxembourg Air Ambulance SA).
Emergency.lu a été déployé aux Philippines, au Sud-Soudan, au Venezuela, au Népal…