Accueil | Police-Justice | Double incendie à Pétange : de lourdes peines requises

Double incendie à Pétange : de lourdes peines requises


Lors de l'incendie le 12août 2014, deux voitures étaient parties en fumée dans le garage souterrain. Les trois bâtiments de l'immeuble situé rue du Chemin-de-fer à Pétange avaient dû être évacués en pleine nuit. (photo Centre d'intervention de Pétange)

Le parquet a requis, mercredi, de lourdes peines contre le trio jugé pour un double incendie volontaire à Pétange en août 2014, à savoir 20, 12 et 10 ans de réclusion.

Jusqu’au bout, les prévenus Marcel P. et Rafa B. ont contesté leur participation au double incendie survenu début août 2014 dans un immeuble rue du Chemin-de-fer à Pétange. Jonathan M. est le seul des trois prévenus à être passé aux aveux. Dans son réquisitoire, mercredi après-midi, le premier substitut a mis l’accent sur «l’engrenage de la violence» du principal prévenu.

Au mois d’août 2014, en l’espace d’une dizaine de jours seulement, deux incendies s’étaient déclenchés dans un immeuble rue du Chemin-de-fer à Pétange. Le 2 août vers 5 h, il s’agissait d’un feu de volets et le 12 août, vers 1 h 50, deux voitures avaient été dévastées par les flammes dans le garage souterrain.

Avant le réquisitoire du parquet, mercredi lors de la septième audience du procès, la défense a plaidé l’acquittement du trio résidant, à l’époque des faits, à Saulnes en Meurthe-et-Moselle. D’après Me Nicky Stoffel, son mandant, Jonathan M. (30 ans) ne peut pas être considéré comme auteur. « Il a agi sous la contrainte », a-t-elle déclaré, faisant référence aux multiples blessures subies par son mandant. Certes Jonathan M. était bien visible sur la vidéo de la caméra de surveillance du deuxième incendie, mais ce n’est pas lui qui a forcé la porte d’entrée, qui a cherché l’outil pour briser la vitre de la voiture et qui a ensuite mis le feu.

Dans sa plaidoirie, Me Claudia Monti, l’avocate à la défense de Rafa B. (20 ans), a soulevé que les traces ADN de sa mandante avaient été retrouvées sur le bidon ayant servi au premier incendie, « mais il n’y a pas de date pour cette manipulation ». De même, l’avocat à la défense de Marcel P. (27 ans), Me Marc Lentz, a demandé l’acquittement au bénéfice du doute. « L’ADN de Marcel P. n’a pas été retrouvé sur les objets utilisés pour les incendies », note-t-il, ajoutant qu’il n’y a pas de preuves à 100 % que son mandant ait participé au double-incendie.

«Un engrenage de menaces frappant»

Le premier substitut Colette Lorang voit toutefois les choses différemment. « Ce qui est frappant, c’est l’engrenage des menaces , a-t-elle insisté dès le début de son réquisitoire. Marcel P. ne recule devant rien pour arriver à ses fins. »

Pour le parquet, le principal prévenu avait dans le collimateur T. pour une affaire de stupéfiants. Il aurait donc exercé des pressions de différentes manières sur cet habitant de l’immeuble. Que ce soit par des menaces sur Facebook, la corde de pendaison retrouvée dans la boîte aux lettres, le va-et-vient du trio autour de l’immeuble ou les appels téléphoniques. Toujours d’après le premier substitut, les témoins qui fréquentaient la piste de skate à Pétange ont confirmé que Marcel P. était à la recherche de T. et qu’il l’avait menacé par téléphone de « cramer [sa] maison ». « Ce sont des termes très évocateurs pour ce qui va se passer par la suite », a indiqué Colette Lorang.

«Jonathan M. a prêté une aide essentielle»

Dans son réquisitoire qui a duré plus d’une heure, le parquet a, par ailleurs, souligné que les incendies de l’immeuble avaient été commis avec la circonstance aggravante que le feu s’était déclaré la nuit. Colette Lorang n’a pas non plus manqué de rappeler que le casier judiciaire en France du principal prévenu, Marcel P., s’étale sur dix pages.

Dans cette affaire, le premier substitut demande de retenir Marcel P. comme « l’auteur principal des deux incendies ». Il requiert au moins vingt ans de réclusion. Contre le prévenu Jonathan M., qui a notamment servi de chauffeur, il demande douze ans de réclusion : « Il a prêté une aide essentielle lors des deux incendies. » Car même en étant au courant du différend entre Marcel P. et T., « il se rend à l’immeuble le 2 août. Il voit les deux sortir avec le bidon. À aucun moment il ne prend la décision de partir. »

Pour le parquet, le troisième prévenu, Rafa B., est également à retenir comme coauteur : « Elle a activement participé au premier incendie, car elle a eu le bidon d’essence dans la main. » Le premier substitut a donc requis dix ans de réclusion contre la petite amie de Marcel P.

Le 18 novembre, la chambre criminelle rendra son jugement.

Fabienne Armborst

Arrêté en fin d’audience

Après avoir été arrêté en septembre 2014, Marcel P. était sorti de détention préventive fin mai cette année et placé sous contrôle judiciaire. À la fin de la septième audience, mercredi, le principal prévenu, Marcel P., a été arrêté pour «subornation de témoins». Au cours du procès, plusieurs témoins avaient prétendu ne pas avoir fait certaines dépositions devant la police. À la suite de ces trous de mémoire, la chambre criminelle s’était rendu compte que le principal prévenu avait récemment abordé divers témoins. Un point que le premier substitut Colette Lorang a également retenu, hier, dans son réquisitoire : « Marcel P. ne se gêne pas pour aborder les témoins pour qu’ils changent la partie de leur déclaration qui ne l’arrange pas. »

Sur la même affaire : Règlement de compte à Pétange : « Ils voulaient mettre le feu chez moi »

3 plusieurs commentaires

  1. acharnement judiciaire peine surestimer justice pourrie le combat commence

  2. proces de parodie et jugee sur son passe quel honte

  3. famille paparusso

    un comite de soutien (Marcel libre) viens d’etre creer ;au nom de la libertee d expression on aimeraiegalement s exprimer suite a vos articles

    bien cordialement 691 906 771 tel

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.