Un gynécologue n’avait pas digéré les doléances de deux de ses stagiaires en 2015. Il avait lancé une citation directe pour diffamation et calomnie.
«Il ne respecte personne, se prenant lui-même pour un dieu. Je voyais les patients quand lui se reposait, buvait du champagne… Il fait des pauses petit-déjeuner.» Pour avoir écrit ces observations dans son rapport de stage en 2015, une jeune femme était citée, mi-mars, devant le tribunal correctionnel par son ex-maître de stage. La seconde stagiaire avait été amenée à se prononcer sur son maître de stage devant le collège médical au printemps 2015. Elle avait rapporté l’avoir vu en état d’ébriété.
Qu’elles n’ont pas été convaincues par la qualité de leur stage chez le gynécologue, cela ne fait pas de doute. Mais ces deux médecins stagiaires se sont-elles rendues coupables de diffamation et calomnie pour autant? «En faisant sciemment des déclarations méchantes, elles tentent de nuire à la réputation du docteur», avait soulevé Me Frank Rollinger, l’avocat du médecin.
Le gynécologue leur réclamait 30 000 euros
Ce jeudi matin, la 12e chambre correctionnelle a tranché : elle a acquitté les deux jeunes femmes des infractions non établies à leur charge. Le tribunal rejoint, par là, la position de leur défense et du parquet. «Sans intention méchante, on n’est pas dans la diffamation et calomnie. La condition de la publicité n’est pas non plus donnée», avait plaidé Me Roby Schons.
Le gynécologue réclamait à ses stagiaires un total de 30 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice. Selon lui, elles auraient menti «avec la seule volonté de (lui) nuire». «Depuis 20 ans, j’exerce comme gynécologue au Luxembourg. Je suis d’astreinte 24 h/24h. Je veille à ma consommation d’alcool», avait-il appuyé. Vu les acquittements prononcés, le tribunal s’est déclaré incompétent pour reconnaître sa partie civile.
Il a 40 jours pour interjeter appel.
F. A.