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Deux surveillants agressés à la prison du Havre par un détenu condamné pour terrorisme


Le détenu aurait attaqué les deux surveillants à l'aide d'un pied de table. (Photo illustration LQ)

Deux surveillants ont été « légèrement blessés » jeudi matin au centre pénitentiaire du Havre (France) par un détenu condamné pour des faits de terrorisme, a indiqué la direction de l’administration pénitentiaire (DAP).

Les faits se sont déroulés à 7h, à l’ouverture de la cellule. Le détenu, condamné en 2017 pour participation à association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste, a frappé les deux agents avec un pied de la table de la cellule, qui serait en fer. Il aurait alors crié « Allah akbar ».

Le parquet de Paris a annoncé à la mi-journée se saisir du dossier, sans toutefois attribuer une qualification terroriste à ces violences, en raison de la compétence de sa section antiterroriste pour toutes les infractions commises par des détenus impliqués dans des affaires de terrorisme.

L’enquête est ouverte des chefs de « violences volontaires avec arme et sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours ». Le détenu avait été condamné le 26 juillet 2017 par le tribunal de Paris à sept ans de prison, a précisé le parquet.

Les investigations sont confiées à la police judiciaire de Rouen, à la section antiterroriste, la sous-direction antiterroriste et la Direction générale de la sécurité intérieure. Selon Olivier Duval, délégué CGT au centre de détention du Havre interrogé par l’AFP, une surveillante a été blessée au bras et son collègue à l’épaule, à la jambe et au pouce. Ils ont été pris en charge par les urgences.

Une « gestion calamiteuse » des détenus radicalisés

Le détenu, qui a été rapidement maîtrisé, a été placé en quartier disciplinaire, a indiqué la DAP, qui précise que ce détenu était déjà passé en quartier d’évaluation de la radicalisation. Selon Olivier Duval, ce détenu, âgé de 25 ans, « était plus que suivi ». « On savait qu’il pouvait y avoir des problèmes avec lui à tout moment », a-t-il dit à l’AFP. « C’est l’ébullition (chez les surveillants) dans la prison depuis l’agression », a-t-il ajouté. Des mouvements de protestation sont envisagés selon lui.

Dans un communiqué, le syndicat Ufap-Unsa a dénoncé « la gestion calamiteuse » des détenus radicalisés. Début mars, à Condé-sur-Sarthe (Orne), Michaël Chiolo, détenu radicalisé, avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de 10 heures dans une unité de vie familiale de la prison.

LQ / AFP