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Détournements de fonds à la CNS : de la prison requise contre une ancienne employée


Un stagiaire avait découvert le pot aux roses par hasard. (photo archives LQ)

Des peines de prison ont été requises contre une ancienne employée de la CNS et ses complices présumés. Elle est accusée d’avoir détourné deux millions d’euros pendant dix ans.

Pendant une dizaine d’années, Sandra aurait bien arrondi les fins de mois de son ménage en détournant des fonds publics en provenance de la Caisse nationale de santé (CNS). Deux millions d’euros en tout. À la barre de la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, l’ancienne collaboratrice de la CNS âgée de 56 ans s’est présentée comme une sorte de Robin des Bois au grand cœur. Pourtant, l’enquête le démontre, elle est accusée d’avoir empoché 1,2 million d’euros en autorisant des remboursements pour des prestations médicales fictives. Le reste de la somme a été partagé avec un complice présumé, Paulo.

Tout aurait commencé alors que la prévenue avait besoin d’argent après son divorce. Elle a proposé à son ami d’enfance de partager l’argent à condition de pouvoir utiliser son numéro de matricule et son compte bancaire. Les sommes détournées ont augmenté au fil du temps. La prévenue a agi en toute impunité. Elle pouvait valider ses opérations sans contrôle hiérarchique. Sandra a aussi utilisé les numéros de matricule de son compagnon et de son ami pour brouiller davantage les pistes. Les deux hommes, disculpés par la prévenue, prétendent ne rien avoir su des sommes détournées. L’argent n’aurait en rien modifié leur train de vie.

Un document oublié

Un terme a été mis à ses agissements après la découverte par un stagiaire d’un document maculé de Tipp-Ex oublié sur une photocopieuse. Au même moment, une autre employée aurait détourné 50 000 euros. Des mesures ont depuis été prises pour empêcher que des faits similaires ne se reproduisent.

Le parquet a requis mardi contre Sandra 42 mois de réclusion assortis d’un sursis partiel et 36 mois assortis du sursis partiel contre Paulo ainsi que l’obligation pour les deux amis de rembourser les sommes volées à la CNS. Leurs deux compagnons encourent des peines de prison de 30 mois. Une peine de 18 mois de prison avec sursis a encore été requise contre un homme qui s’était immédiatement dénoncé à la police en 2019 après que l’affaire eut éclaté et a déjà remboursé les 30 000 euros indûment perçus.

Le prononcé est fixé au 13 juillet.