Pour avoir inscrit avec de la craie une nouvelle version de l’hymne national devant la Philharmonie à quelques heures de la cérémonie officielle de la fête nationale 2015, quatre jeunes, dont des membres du collectif d’artistes Richtung 22, étaient convoqués, lundi matin, devant la justice de paix.
C’est vers 2h40, le 23 juin 2015, qu’un agent de sécurité avait découvert un groupe de jeunes en train de dessiner avec de la craie en spray sur le parvis de la Philharmonie. La police avait été appelée. En raison de la cérémonie de la fête nationale, prévue seulement quelques heures plus tard, les auteurs avaient reçu de l’eau et des balais pour supprimer leur œuvre. Les pompiers avaient finalement été appelés en renfort.
Le parquet reproche aux quatre prévenus d’«avoir dégradé des objets destinés à l’utilité publique». Pour la représentante du ministère public, les prévenus se retrouvent au tribunal à cause de la visibilité de leur message qui aurait dû tenir jusqu’à la cérémonie officielle.
Dans son réquisitoire, elle a soulevé que chaque auteur d’un graffiti est poursuivi du moment qu’il est interpellé. Elle a estimé qu’il y a bien eu dégradation devant la Philharmonie et requis une amende à l’encontre de chacun des quatre prévenus.
Or selon Me Laura Urbany, l’avocate de ces derniers, il faut les acquitter, car les dessins à la craie ne constitueraient pas une dégradation.
Quant aux dommages subis par certaines dalles, ils auraient été causés par les pompiers appelés en renfort pour effacer les inscriptions. Les prévenus ne pourraient donc pas être condamnés pour cela. Prononcé le 23 janvier.
Fabienne Armborst