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Couple empoisonné à Bereldange : le policier n’échappe pas à la réclusion à vie


La soeur et le beau-frère du policier venaient de prendre l'apéro sur la terrasse de l'appartement. Quand d'un seul coup, ils avaient été pris d'un malaise... (Photo : archives lq/Julien Garroy)

La Cour d’appel a confirmé, ce mercredi après-midi, la peine maximale prononcée en première instance contre le policier qui a tué sa sœur et son beau-frère en leur proposant un apéro empoisonné chez lui à Bereldange en 2016.

En interjetant appel, le policier condamné à la réclusion à vie pour avoir empoisonné au cyanure de potassium sa sœur et son beau-frère le 25 septembre 2016 dans son appartement à Bereldange espérait obtenir une réduction de peine. Concrètement, il demandait que la Cour d’appel retienne l’article 404 du code pénal qui prévoit une peine de réclusion de 15 à 20 ans «si les substances administrées volontairement, mais sans intention de donner la mort, l’ont pourtant causée».

«Jamais l’intention de les tuer»

«Je n’ai jamais eu l’intention de les tuer», avait répété Gilles L. (30 ans) à la barre. Ils venaient de prendre l’apéro, lorsque d’un seul coup, ses invités ont été pris d’un malaise. Ils sont mort foudroyés. Les secours dépêchés sur les lieux n’avaient rien pu faire. Grâce à l’analyse toxicologique, on sait que les victimes ont été empoisonnées au cyanure de potassium. Mais le trentenaire lui clame avoir été convaincu, à l’époque, d’avoir versé dans leur gobelet quelques gouttes de toxine botulique. Une substance avec laquelle, il aurait juste voulu leur «pourrir» leurs vacances en Thaïlande desquelles il aurait été exclu.

Gilles L. n’a toutefois pas non plus réussi à faire avaler sa version à la Cour d’appel. Ce mercredi après-midi, elle a en effet confirmé la peine prononcée pour le meurtre par empoisonnement par la 13e chambre criminelle en première instance : la réclusion à vie. Conformément aux réquisitions du parquet général.

Le poison, le darknet et les bitcoins

Le jeune homme s’était procuré le poison sur le darknet en payant avec des bitcoins, donc dans l’anonymat le plus complet. Une manière qui ne colle pas, selon la partie poursuivante, s’il voulait juste provoquer des nausées et maux de ventre à ses invités. Et quand on épluche l’historique de ses recherches sur internet : pas une trace sur la dose de toxine botulique à administrer pour qu’elle ne soit pas mortelle. Au contraire, on tombe sur des mots-clés comme «le meurtre parfait, mort silencieuse, poisons non détectables…»

Outre la peine de réclusion, le policier, entretemps suspendu et qui dort depuis fin septembre 2016 à Schrassig, est condamné à indemniser plusieurs proches des victimes. Ils étaient au nombre de sept à s’être constitués parties civiles. En première instance ils s’étaient vu allouer un total de 347 720 euros pour le dommage matériel et moral. Ce montant a été légèrement adapté par la Cour d’appel. Les frais d’avocats ont notamment un peu été revus à la baisse.

Fabienne Armborst

Retrouvez l’intégralité de cet article dans Le Quotidien papier de ce jeudi 11 mars 2021.

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