La 13e chambre criminelle a reconnu ce mardi matin le prévenu Joël C. coupable du hold-up mortel survenu le 24 juin 1997 sur le parking du City Concorde. Conformément aux réquisitions du parquet. Pour la peine, les juges sont toutefois restés en dessous des 25 ans requis : il écope de 22 ans de réclusion ferme.
Jusqu’au bout, le Français Joël C. (64 ans), au lourd passé de braqueur, avait clamé son innocence. «Si c’était moi, je vous le dirais», avait-il ainsi affirmé face aux juges lors de son procès fin novembre. Il contestait haut et fort avoir mis les pieds au Grand-Duché le 24 juin 1997. Ce jour, où en fin d’après-midi, un convoyeur de fonds qui transportait deux millions de francs luxembourgeois dans une mallette s’était fait attaquer alors qu’il rejoignait la sortie du centre commercial City Concorde. Pour assurer leur fuite, les malfrats avaient tiré plusieurs fois…
«Grâce aux techniques modernes, cette vieille affaire a pu être élucidée», avait soulevé la représentante du parquet dans son réquisitoire. Il avait en effet fallu attendre 2008 pour qu’un laboratoire soit chargé d’établir les profils génétiques retrouvés sur certaines pièces à conviction. En 2010, il y avait eu la correspondance avec le profil génétique de Joël C.
La barbe postiche, le pull et le jean
La présence de son ADN sur un sweat-shirt bleu portant l’inscription «Université Paris-Sorbonne», un jean noir et une barbe postiche, il l’expliquait par le fait qu’il avait passé son sac à dos à un certain Michel quelques semaines auparavant…
Or pour le parquet, Joël C. était bien l’un des trois auteurs du hold-up mortel. Il avait soulevé les similitudes du modus operandi du braquage au Grand-Duché avec deux hold-up que Joël C. avait commis fin 1997 en Dordogne en France. La seule circonstance atténuante relevée pour le braquage au Luxembourg, c’était le fait qu’il avait aussi la possibilité de tuer la victime : «Mais il ne l’a pas fait. Il a tiré au sol pour l’intimider. Voilà pourquoi le parquet requiert 25 ans de réclusion criminelle.»
Outre les 22 ans de réclusion ferme, Joël C. a été condamné à indemniser trois parties civiles. La sœur, la mère et le fils de la victime se voient ainsi allouer un total de 62 500 euros pour le préjudice moral et matériel.
Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.
Fabienne Armborst