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Commentaire haineux sur Facebook : «Il vise la communauté portugaise»


(Photo : AFP)

Le parquet a requis une amende contre le trentenaire pour son commentaire haineux sur Facebook.

Les affaires d’incitation à la haine continuent à occuper la justice luxembourgeoise. Jeudi matin, un homme de 37 ans devait s’expliquer pour le commentaire qu’il avait rédigé le 16 septembre 2015 sur la page Facebook de RTL. Par rapport à un article portant sur un projet pilote sur le renforcement de la langue maternelle portugaise dans l’enseignement préscolaire et fondamental, il avait écrit : «Le jour viendra quand les Luxembourgeois descendront avec un fusil dans la rue.»

Pour le parquet, la référence au fusil est clairement une incitation à la haine ou à la violence : «Ce commentaire vise la communauté portugaise.» «Ce n’était peut-être pas la bonne phrase. Je n’ai pas compris que tout le monde doive apprendre le portugais», s’est défendu le prévenu, qui s’est présenté sans avocat, à la barre. «Si les enfants veulent apprendre la langue, qu’ils le fassent à la maison», a-t-il poursuivi en soulignant que ce n’était pas son intention d’inciter à la haine.

Il dit ne pas avoir lu l’intégralité de l’article

Il a reconnu ne pas avoir lu en intégralité l’article qu’il avait commenté. Il y était en effet indiqué que les Luxembourgeois n’étaient pas concernés par ce projet. Le parquet a au final requis une amende à l’encontre du trentenaire. «Il y a d’autres moyens pour exprimer son désaccord», a conclu son représentant. Prononcé le 5 octobre.

Le même jour, le tribunal rendra son jugement dans une autre affaire pour laquelle le trentenaire était poursuivi avec un autre homme. En juin 2016, ils avaient été contrôlés par la douane lors d’une manifestation à Beaufort en train d’exercer une activité de «gardiennage». Mais leur ASBL n’avait pas d’autorisation d’établissement. Ce n’est pas la première fois que le trentenaire est poursuivi pour un défaut d’autorisation. «Ce n’était pas vraiment du gardiennage. On contrôlait les tickets à l’entrée», a précisé le prévenu, président de l’ASBL.

Le parquet a requis six mois de prison à son encontre : «Il ne semble pas comprendre qu’on ait besoin d’une autorisation. Alors qu’il a déjà été condamné dans le passé, il continue.» Contre le deuxième prévenu, le secrétaire de l’ASBL, une simple amende a été demandée.

Fabienne Armborst