Le bureau d’enquête et d’analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile a ouvert une enquête, la première de ce type en Europe, après la chute d’un drone lors d’une prise de vues au cours d’un festival au Barcarès (Pyrénées-Orientales), a-t-on appris mardi de sources concordantes.
« C’est la première fois qu’une autorité d’enquête de l’aviation civile en Europe ouvre une enquête de ce type », a indiqué à l’AFP un porte-parole du BEA confirmant une information de France Bleu Roussillon. Sur le plan judiciaire, une enquête a été ouverte pour « blessures involontaires par manquement d’une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement », selon le parquet de Perpignan.
Deux personnes ont été légèrement blessées à Electrobeach au Barcarès dans la nuit du 13 au 14 juillet avec 4 jours d’ITT pour le blessé le plus sérieux, a précisé à l’AFP le procureur Jean-Jacques Fagni.
Le drone était télépiloté par un professionnel dont l’objectif était la prise de vues du public au cours d’Electrobeach, le plus grand festival de musique électronique de France, avec environ 200 000 entrées en trois jours. « Après quelques minutes de vol, un message de panne conduit le télépilote à interrompre le vol. Au cours du retour, le télépilote perd le contrôle du drone qui heurte un obstacle et atterrit dans le public où il touche deux personnes », a rapporté le BEA.
Une réglementation qui n’aurait pas été respectée
Selon les premiers éléments de l’enquête, le professionnel n’aurait pas respecté la réglementation en matière de sécurité. L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie du transport aérien de Toulouse et le drone du professionnel qui filmait ce festival a été saisi pour expertise, selon le parquet.
Concernant l’enquête du BEA, la règlementation définie par l’OACI (l’Organisation de l’aviation civile internationale) a récemment évolué pour « intégrer les aéronefs sans pilote à ses définitions d’accident et d’incident », a précisé le BEA. « Elle a également étendu les dispositions relatives aux enquêtes de sécurité aux événements de drones ».
« L’événement du Barcarès a été classé incident grave par le BEA dans la mesure où les blessures occasionnées auraient pu être autrement plus dramatiques », a ajouté le porte-parole. « L’utilisation des drones est encore en pleine expansion et cet événement est le premier de ce genre dont le BEA a été notifié », a-t-il poursuivi en ajoutant que la politique actuelle de l’organisation est « d’ouvrir une enquête de sécurité sur un événement impliquant un drone en cas de conséquence corporelle ».
Le procureur a pour sa part indiqué qu’il n’était pas rare qu’il engage des poursuites contre des utilisateurs de drone.
LQ/AFP