Accueil | Police-Justice | Chiot empoisonné au raticide : le voisin échappe à la prison en appel

Chiot empoisonné au raticide : le voisin échappe à la prison en appel


Condamné par le tribunal de Diekirch en première instance à six mois de prison avec sursis et 4000 euros d'amende, le sexagénaire avait interjeté appel. (Photo : archives lq/Alain Rischard)

Le sexagénaire jugé pour avoir tué le petit animal en 2017 s’en sort mieux qu’en première instance. Mardi après-midi, la Cour d’appel l’a condamné à prester 120 heures de travaux d’intérêt général (TIG).

Accusé d’avoir tué au moyen d’un raticide le chiot de sa voisine à Moersdorf, dans le nord-est du pays, fin septembre 2017, le sexagénaire s’était retrouvé à la barre.

Lors de son procès en première instance, le prévenu, âgé aujourd’hui de 65 ans, n’en avait pas démordu : l’appât était destiné aux rats. «Je n’y peux rien si le chien est mort empoisonné. Que chacun reste sur son terrain…» Visiblement, Cookie aimait monter sur le toit de la grange. Il y faisait aussi ses besoins… jusqu’au jour où il n’a pas su résister et s’est empressé de goûter le mélange de viande hachée et de raticide. Vu son absence de repentir, le tribunal correctionnel de Diekirch avait condamné le voisin début octobre 2019 à six mois de prison avec sursis (la peine maximale sous le régime de l’ancienne loi de 1983) et une amende de 4 000 euros.

Aveux et remords à la barre de la Cour d’appel

Revirement toutefois devant la Cour d’appel où le prévenu a reconnu avoir fait une erreur en empoisonnant le chiot et exprimé ses regrets. À la différence de son premier procès, il s’était aussi présenté avec un avocat. «C’était une erreur d’utiliser du raticide pour neutraliser le chien qui lui causait beaucoup d’ennuis», avait plaidé Me Michel Foetz. Au lieu de la peine de prison, il demandait une suspension du prononcé. Ce qui signifierait que sa culpabilité serait bien retenue, mais aucune peine prononcée.

La représentante du parquet général s’y était toutefois opposée au vu de la gravité des faits. Il aurait fait preuve d’une «vraie énergie criminelle» : «Il a acheté de la viande hachée et y a ajouté le raticide avant de le déposer sur le toit sur un essuie-tout avec une ficelle autour.» En outre, il n’aurait parlé ni au propriétaire ni à la police avant d’agir. «Il a tué un être vivant. Ni plus ni moins», avait encore soulevé la parquetière avant de demander la confirmation de la peine prononcée en première instance. Mais elle ne s’opposait pas à ce que les six mois de prison soient transformés en travaux d’intérêt général (TIG).

L’amende de 4 000 euros est confirmée

C’est ce que la Cour d’appel a finalement fait. La peine de prison prononcée en première instance est remplacée par des TIG. Il doit prester 120 heures au total. L’amende de 4 000 euros, pour sa part, est confirmée.

Cookie avait à peine dix mois lorsqu’il a ingéré l’appât déposé sur le toit de la grange. Intoxiqué, le chiot était décédé trois jours plus tard. Le vétérinaire n’avait rien pu faire. Le rapport d’expertise établi par le Laboratoire national de santé (LNS) était sans équivoque : «Le raticide a tué le chien.»

En première instance, le sexagénaire avait également été condamné à payer quelque 900 euros à la propriétaire du chien. Il s’agissait de la somme réclamée pour rembourser toutes les factures du vétérinaire.

Fabienne Armborst