Près de 500 faits de mutilations de chevaux ont été recensés en 2020, mais pour seulement 16% des cas une action humaine a été établie, les trois quarts des cas étant d’origine naturelle, selon une source proche du dossier mardi.
Ces chiffres affaiblissent sérieusement l’hypothèse d’un vaste phénomène criminel. Une vague de mutilations de chevaux, parfois mortelles, en particulier depuis cet été, a déclenché une véritable psychose en France, au point qu’une cellule d’enquêteurs dédiée a été créée mi-septembre, sous l’égide de la police judiciaire de la gendarmerie nationale.
Début décembre, la gendarmerie a recensé au total près de 500 faits, selon une source proche du dossier, qui a évoqué environ 80 cas relevant d’une action humaine, soit 16%. Une soixantaine de cas font l’objet d’investigations supplémentaires pour lever les doutes et environ 360 faits (72%) s’expliquent par des causes naturelles, a-t-on ajouté de même source.
En septembre, avec une accélération des cas dans toute la France, environ 200 enquêtes avaient été ouvertes mais déjà, seulement une trentaine étaient considérés de nature humaine, selon la gendarmerie.
Pour accroître la collaboration entre les enquêteurs et le milieu équin, une convention a alors été signée entre la gendarmerie et notamment la fédération nationale des conseils des chevaux. De son côté, le ministère de l’Agriculture a mis en place une cellule de conseils pour les propriétaires d’équidés, en plein désarroi.
Phénomène malgré tout inexpliqué
Dès le début, ces mutilations ont laissé perplexes les enquêteurs. Les auteurs ont des motivations diverses selon eux: challenge sur internet, pratiques sataniques, haine des équidés, mimétisme, etc… La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires a été sollicitée par la gendarmerie nationale pour apporter également son concours aux investigations.
Chacun des faits donne lieu à une étude approfondie (constatation par un vétérinaire, nécropsie, analyses…) afin de recueillir le maximum d’indices. Jusqu’à présent, un seul propriétaire de refuge a dit s’être retrouvé face à deux agresseurs venus s’en prendre à ses poneys. Un portrait-robot de l’un d’eux a été établi, mais sans résultat.
Dans certains cas, la nécropsie a retenu la thèse d’une action animale nécrophage sur la carcasse du cheval, en particulier sur ses parties les plus tendres, dont les yeux ou les oreilles. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en Allemagne où des vagues de mutilations d’équidés ont été constatées par le passé, des enquêtes longues et approfondies ont conclu que la plupart des blessures étaient accidentelles ou causées post-mortem par des charognards (renard, corbeau..).
LQ/AFP